Saison 04 – Apports de la MMP à la physiologie classique

La MMP est un moteur qui produit des phénomènes de contractions et de décontractions au niveau local (le muscle lui-même), mais produit des mouvements de glissement et provoque des augmentations et des diminutions de pressions à distance par l’intermédiaire des fascias, des tendons, etc…

Ces actions à distance vont permettre de gérer des processus physiologiques d’échanges au niveau de la plupart des organes et des fonctions du corps.

Les augmentations et diminutions de pression devraient selon toute vraisemblance permettent de meilleurs échanges entre l’espace extracellulaire et intra-capillaires coté veineux.
Un différentiel de pression  à la sortie du capillaire favorisera les échanges entre le milieu extracellulaire et le sang contenu dans le capillaire. Cf 2ème loi de Starling.

Les différents tissus du corps pourront ainsi être drainés grâce à l’activité de la MMP.

La MMP va produire des mouvements de rotations axiales alternées au niveau des articulations.

Ces alternances de rotations internes et externes vont provoquer des compressions et des décompressions minimes à l’intérieur des articulations favorisant ainsi les échanges entre la synovie et le cartilage. Donc en facilitant la nutrition du cartilage.

Grâce au moteur qu’est la MMP,  l’ensemble des tissus du corps seront soumis à des modifications de tensions et de longueurs minimes. Mais juste assez importante pour intervenir au niveau des échanges des liquides et des molécules dans les tissus.

En se contractant et en se relâchant les muscles lors de la MMP vont entrainer leurs enveloppes (les fascias) qui transmettront ces micros-mouvements à l’ensemble du corps. Nos membres sont compartimentés en loges qui seront comprimées et décomprimées en permanence. Ces différentiels de pressions permanents pourront participer aux échanges intra et extra-cellulaires.

Les tendons seront également mobilisés en permanence, grâce à cette MMP, permettant à la synovie environnante de les nourrir. Les tendinites sont la conséquence d’un spasme musculaire qui rend inefficace les échanges du tendon avec son espace environnant par manque de mouvement (amplitude et rythme).

Les tendons des muscles ne sont pas vascularisés, ou très peu (pour 1/10 seulement). Ils sont “nourris“ par l’apport de syntonie produite par des ligaments à proximité. Il est admis classiquement que ce sont nos mouvements qui amènent la synovie des ligaments vers les tendons…

La MMP par son activité va se substituer à ces mouvements volontaires pour assurer cette fonction nutritive pendant le repos.

Le système lymphatique sert à ramener les grosses molécules du liquide interstitiel (qui entoure nos cellules) vers le système veineux. Ces molécules étant trop volumineuses pour rejoindre le système sanguin par la voie des capillaires. Il draine l’ensemble du corps hormis le système nerveux central, les nerfs périphériques, l’os et l’œil.

La circulation de la lymphe pour aller du capillaire sanguin aux veines sous clavières (surtout gauche) passe par quatre étapes principales

  • Le liquide interstitiel (intercellulaire) va pénétrer dans le lymphatique initial et prendre le nom de lymphe.

Le “lymphatique initial“ (en vert) naît à proximité des capillaires. Il captera le liquide interstitiel ainsi que les plus grosses molécules ne pouvant pas rejoindre le système veineux de par le fait de leurs trop grosses tailles.

Sur le dessin de droite, vous pouvez avoir un grossissement de ce lymphatique initial qui comprend :

  1. Des petites ouvertures pouvant s’ouvrir ou se refermer.
  2. Des petits filaments qui vont s’ancrer au tissu conjonctif environnant.

C’est ici que réside un des paradigmes de l’Ostéopathie Hémodynamique qui permet de mieux comprendre comment le liquide interstitiel peut pénétrer dans le lymphatique initial, ainsi que les pathologies qui en découlent.

Ces petites ouvertures n’ont de sens que si elles s’ouvrent et se referment, ce qui sous-entend une activité rythmique de leur environnement.

Les filaments vont s’insérer d’une part à proximité de ces petites ouvertures et d’autre part sur le tissu conjonctif distant. Les tissus en étant étirés vont ouvrir les portes du lymphatique initial et le différentiel de pression entre le liquide extracellulaire et l’intérieur du lymphatique initial va entrainer le liquide interstitiel à l’intérieur du lymphatique initial de façon périodique.

L’activité de la MMP à travers le tissu conjonctif qui entoure le muscle et se propage dans tout le corps va permettre un micro allongement des tissus de l’ensemble du corps qui permettra l’ouverture et la fermeture rythmique de ces petites fenêtres associé à des augmentations et des diminutions des pressions environnantes favorisant ainsi le passage du liquide interstitiel dans le lymphatique initial. Ainsi La MMP devient un élément déterminant de la circulation lymphatique.

Une déficiente à ce niveau entrainera des phénomènes de lymphœdèmes…

Certains pourraient rétorquer que ces ouvertures sont mobilisées lors des mouvements volontaires (marche, activité physique). Mais ces portes fonctionnent même chez les paraplégiques qui présenteraient alors des phénomènes de lymphœdèmes. N’oubliez pas que la MMP est active chez un paraplégique… Le lymphœdème (dit essentiel) à trois grands amis, la gravité, le manque d’exercice et une MMP déficiente.

  • La lymphe va remonter vers le ganglion lymphatique par les collecteurs (tuyaux) afférents (au ganglion), divisés en lymphangions, grâce aux contractions des petits muscles et la présence petites valves anti-retour.

Le tube collecteur comprend autant de lymphangion que nécessaire pour rejoindre le ganglion lymphatique. Il comprend des valves anti retour qui s’ouvrent et se ferment périodiquement en même temps que la contraction musculaire de ce lymphangion.

Ce mécanisme est semble t-il très fiable et ne présente pas de déficience notable dans le cas de lymphœdème classique.

  • La lymphe va pénétrer dans le ganglion lymphatique dans lequel pourront être traiter les nuisibles par phagocytose et dans lesquels seront produit les lymphocytes B et T. À ce niveau la lymphe sera nettoyée de ses impuretés…

Évidement lors de l’ablation des ganglions la circulation lymphatique sera interrompue…

  • La lymphe quittera le ganglion par les collecteurs efférents pour aller se jeter dans le flux des veines sous clavières droite et gauche pour rejoindre enfin la circulation générale.

Au total la lymphe aura ramener les grosses molécules dans la circulation générale, permit de traiter certains phénomènes infectueux et aura été filtrée de ses impuretés…

Les rythmes de la MMP sont sensibles aux températures environnantes…

La chaleur ralentit les rythmes de la MMP, et, de ce fait, la tonicité musculaire. Ceci explique que les douleurs musculaires peuvent s’atténuer partiellement avec la chaleur.

Le froid augmente la rythmicité de la MMP, les articulations et les tendons seront alors mieux drainés et les phénomènes de congestion diminueront. Cependant la tonicité musculaire augmentera ce qui pourrait augmenter des phénomènes de spasticité…

Ceci permet de mieux comprendre comment utiliser le chaud et le froid dans diverses thérapeutiques.

Fascias et homéostasie ! Comment çà marche ?

Les échanges au niveau des capillaires (entrée et sortie) ne se font que dans une fourchette de pression extrêmement fine.
Les pressions ne peuvent dépasser des seuils en deçà et au delà desquelles les échanges entre le milieu intra-capillaire et le milieu extra-cellulaire seront fortement perturbés.
Un différentiel cyclique, des pressions à la sortie des capillaires, contenu dans cette fourchette, peut toutefois favoriser les échanges osmotiques,
Les fascias sont des tissus de soutien pour l’ensemble des organes, muscles compris, mais ils sont également des structures adaptatives permettant de réguler les pressions de leurs contenus.

Par exemple un sportif renforçant sa masse musculaire verra les enveloppes de ses muscles se distendre progressivement afin de s’adapter au nouveau volume musculaire. Ceci est également vrai dans le sens inverse, lors de la fonte musculaire, les fascias des muscles s’adapteront en se raccourcissant… Ceci aura pour effet d’équilibrer les pressions à l’intérieur de ces loges faciales et les fibres musculaires.

Ces enveloppes ne sont toutefois pas les seules à assumer l’équilibre des pressions dans le corps. Les liquides (H2O) peuvent être mobilisés d’une région à une autre pour réguler les pressions locales. Par exemple lorsque l’on se lève ou l’on se couche… Ou bien lors de certaines pathologies, un désordre XY peut entraîner une accumulation de liquide à l’intérieur d’une loge fasciale.

Si un muscle est “spasmé“ de façon permanente, il sera donc en position raccourcie et les fascias se raccourciront progressivement autour de lui. Une fois les fascias fortement rétractés, il faudra beaucoup de temps pour leurs redonner de la longueur, même si le spasme musculaire a été levé auparavant. C’est le cas lors d’une capsulite rétractile…

Au total, intervenir sur les fascias, sans avoir levé les spasmes musculaires, entrave la récupération de la fonction articulaire, ce qui lors des capsulites rétractiles par exemple pourrait conduire à l’intervention chirurgicale.

Le drainage tissulaire et cellulaire.

Le corps est subdivisé en de nombreuses loges formées par les fascias (tissu conjonctif) et l’ensemble de ces fascias est toujours, de façon directe ou indirecte, rattaché aux muscles striés. Ceux-ci sont en permanence animés de mouvements de contractions et de relâchements de la MMP. Ces mouvements vont en permanence induire des pressions et des dépressions au sein de ces loges, ce qui permet de favoriser les échanges osmotiques au niveau des capillaires des organes qu’ils contiennent.
La quasi totalité du corps humain est concerné par de tels mécanismes. Ainsi la MMP participera au drainage de la plus grande partie des glandes et des organes du corps. Physiologie et pathologies sue lesquelles l’“Ostéopathe Hémodynamicien“ est le seul au sein du corps médical à pouvoir intervenir… Par exemple une obstruction des fosses nasales dépendra des mécanismes MMP de la chaîne musculaire des articulaires des 5èmes vertèbres dorsales. La levée d’un tel dysfonctionnement devrait provoquer l’ouverture des fosses nasales dans les 30 secondes qui suivent…

La mécanique des fascias dépend donc intimement des contractions et relâchements permanents des muscles striés du corps. Les muscles participent par leurs activités cycliques à des augmentations et des diminutions de pressions cycliques au sein des capillaires de la quasi-totalité du corps à travers du tissu conjonctif facial… Tous les organes contenus dans ces loges faciales subiront les effets de la MMP qui participera de façon primordiale à leur drainages. Un organe mal drainé sera lésionnel, congestif, inflammatoire, dont les échanges cellulaires deviendront insuffisants… Les fascias et la MMP sont in fine des acteurs incontournables l’homéostasie du corps humain en participant à l’équilibre et des fluctuations de pressions minimes dans tout le corps.

Les pathologies engendrées pourront être de tous ordres : Tendinites, sinusites, prostatite, etc.