Saison 01 – Physiologie de la Motilité Musculaire Permanente (MMP)

L’Ostéopathie fait face aujourd’hui à plusieurs dilemmes :

  • Trouver une juste place au sein des professions de santé, alors qu’elle ne’a pas encore fait la démonstration scientifique de son efficacité. La très large adhésion des patients lui apporte toutefois une caution statistique.
  • Rester fidèle à certaines des théories de ces pères fondateurs qui sont insoutenables scientifiquement.

Pourquoi avons-nous appelé notre Ostéopathie « Ostéopathie Hémodynamique » ?
Nous avons réinvesti certaines théories concernant la physiologie de la mécanique du corps humain, nous avons remis à plat les postulats concernant cette mécanique avec notamment ce que l’Ostéopathe à de plus précieux, sa main.

Les deux grands hiatus qui ont donnés naissance à l’Ostéopathie Hémodynamique sont :

  • Les théories sur le fonctionnement du système « crânio sacré », du mouvement des fascias ainsi que de leur moteur appelé « Mécanisme Respiratoire Primaire » ou MRP qui existe à travers le ressenti de la main de l’Ostéopathe.
  • Les théories médicales classiques concernant les mécanismes permettant au sang de remonter dans les veines dont les démonstrations nous semblent incertaines.

Cette réflexion étayée par la palpation et les résultats cliniques a donné naissance à un nouveau concept permettant de répondre à la fois au “pourquoi“ et au “comment“ de ces mouvements parfaitement perceptibles par des dizaines de milliers de thérapeutes dans le monde. Il permet d’expliquer d’où provient cette énergie qui manque tant aux explications, classiquement admises, concernant le retour veineux.

Nous en déduisons un moteur, parfaitement perceptible, apportant des explications tangibles aux questions sus mentionnées. Il s’agit de la « Motilité Musculaire Permanente » ou MMP.

La Motilité Musculaire Permanente est définie par des contractions rythmiques de l’ensemble des muscles striés du corps lorsque ceux-ci ne sont pas actifs consciemment.

Lorsqu’un muscle se met au repos sans aucune contraction dynamique, celui-ci commence à se contracter et se relâcher périodiquement de façon subtile. Ces contractions auront pour effet de chasser le sang contenu dans les veinules du muscle dans les veines et ainsi d’assumer le rôle de moteur de la circulation veineuse. Mais ces contractions auront également pour effet de mobiliser l’ensemble des articulations du corps, crâne compris afin de drainer celles-ci. Nous avons appelé ce phénomène “le Drainage Articulaire Permanent ou DAP“.

La MMP est agissante également lors des contractions statiques. Lorsqu’un sujet est debout les muscles de ses membres inférieurs seront contractés pour le maintenir en position érigé, mais au sein du même muscle d’autres types de fibres musculaires vont se contracter et se relâcher périodiquement afin d’assumer le remplissage et la vidange du muscle de façon permanente. Ce que nous sentons parfaitement.

Cette Ostéopathie est dite hémodynamique parce que l’acteur moteur sur lequel nous agissons principalement (le muscle) est à l’origine du déplacement du plus grand volume sanguin présent dans le corps, au sein du système du retour veineux.

Mais à nouveau 2 questions s’invitent à notre réflexion :

  1. Chez un  tétraplégique la MMP est toujours perceptible, les contrôles supérieurs ne sont donc pas d’origine nerveuse… Qu’elle est donc l’activité sous-jacente qui induit cette motilité (la MMP) .
  2. La physiologie de la MMP que nous décrivons devrait également induire des écoulements rythmiques dans les veines, ce qu’elle ne propose pas. D’où peut donc provenir qu’à la sortie des muscles le sang veineux soit caractérisé par un mouvement tout à fait linéaire ?

C’est l’objet de nos propos suivants que de faire des propositions non dénuées de tangibilité mais dépourvues pour l’instant de caution scientifique…

Toutes les propositions proposées concernant les théories physiologiques réinvesties décrites par la suite sont issues des thèses de l’Ostéopathie Hémodynamiques…

Notre propos dans cet épisode est de faire l’état des lieux des connaissances actuelles concernant la physiologie du retour veineux. Il est admis que le cœur assure le retour du sang de la périphérie vers le centre.
Or comme nous tenterons de le montrer :
Le cœur n’intervient pas dans la circulation veineuse
Nous citerons à ce propos cet extrait tiré, jadis, du Site de la Fédération Française de Cardiologie :

“La pression sanguine due aux contractions cardiaques n’intervient pas dans cette deuxième partie du trajet et le retour veineux n’est réalisé que par les veines elles-mêmes.“

Les forces en présence

Nous ferons, ici, un bref rappel de la physiologie circulatoire. Celle-ci comporte une pompe, le cœur, et des vaisseaux, les artères et les veines. Un facteur est à prendre en considération : la pesanteur, surtout en position debout. En effet, pour tous les vaisseaux situés en dessous du cœur, la pesanteur ‘aide’ l’arrivée du sang vers la périphérie, alors qu’elle est un frein pour le retour du sang vers le centre. Ceci est particulièrement notable pour les membres inférieurs. Voyons les
éléments physiologiques en jeu.

1 – Les pressions

  • Au niveau de la grande circulation, le cœur assume le déplacement du sang dans les artères, les artérioles, les capillaires et les veinules.
  • Pour cela, le ventricule gauche se contracte, créant ainsi une pression de 120 mm Hg.
  • À la sortie du capillaire, le reliquat de cette énergie n’est plus que de 1,5 mm Hg.

Nous en déduisons qu’à la sortie des veinules, une force supplémentaire est nécessaire pour assurer le retour du sang vers l’oreillette droite.

2 – Les volumes

Voyons les différences entre les veines et les artères en ce qui concerne leur nombre, leur taille et leur volume. Les veines sont deux fois plus nombreuses et deux fois plus grosses que les artères.

Concernant la différence de volume :

  • Le volume d’un cylindre est égal à π r 2 x h
  • Le volume de sang contenu dans les veines sera donc 8 fois plus important que celui contenu dans les artères.

En position debout a circulation artérielle bénéficie de l’aide de la pesanteur.

À la hauteur du pied le poids de la colonne de sang exerce une pression de 90 mm Hg au 120 mm Hg produite par le cœur soit 210 mm Hg.

À l’inverse du système artériel, la pesanteur représente pour les veines, un obstacle au retour du sang. Au reliquat de 1,5 mm Hg à la sortie du capillaire, il faut cette fois retrancher les 90 mm Hg correspondant au poids la colonne de sang, avec pour résultat un solde négatif de 88,5 mm Hg. Autrement pour que le sang revienne vers le cœur il manque 88,5 mm HG plus la force nécessaire à la remontée du sang dans les veines.

Comment justifier ce déficit de pression ?
Comment expliquer le retour du sang des pieds vers le cœur lorsqu’on est en position debout ?

Voyons les réponses physiologiques communément admises. On décrit quatre forces favorisant le retour veineux :

  1. La vis a tergo
  2. La vis a fronte
  3. La vis a latere
  4. La pompe musculaire

1 – La vis a tergo (Richard Lower, 1670)

Elle se définit ainsi : le poids de la colonne artérielle continue à pousser le sang après le passage dans le capillaire, ce qui expliquerait la remontée du sang dans les veines… La circulation ressemblerait à un U, avec une branche descendante, favorisée par la pesanteur, et une branche montante, où la circulation se ferait grâce à la poussée provenue de la branche descendante.

Fig 1. Le système artères – veines forme une sorte de tube en U, dans lequel la pression due au poids de la colonne liquidienne est la même en chacun des points de l’une ou l’autre branche situés sur une même horizontale. »

Une valeur élevée de la pression veineuse au niveau des extrémités des membres inférieurs reste toutefois compatible avec un retour veineux normal par le simple mécanisme de la vis a tergo. Au niveau des malléoles tibiales, en effet, la colonne sanguine veineuse exerce, uniquement du fait de la pesanteur, une pression de 90 cm d’H 2 O, si telle est la différence de niveau entre le cœur et la malléole. Mais le même effet de la pesanteur s’exerce dans les artères et artérioles situées sur un même plan horizontal (1). En conséquence, la pression qui assure l’écoulement du sang dans les capillaires est toujours égale à la pression artériolaire diminuée de la pression dans les veinules, mais l’une et l’autre étant, du fait de la pesanteur, augmentées de 90 cm d’H 2 O. La vis a tergo (pression dans les veinules reliquat de l’impulsion cardiaque) est donc bien elle aussi augmentée de 90 cm d’H 2 O.
Extrait du livre de physiologie Hermann Ciers

On peut toutefois contester cette hypothèse, en effet le système artério veineux ne constitue pas un U homogène puisque les capillaires exercent une résistance importante à l’extrémité de la branche descendante du U. Voyons FIG 2 la réalité anatomique de ce U.

La branche montante du U (la colonne veineuse) a un volume huit fois plus important que la branche descendante (la colonne artérielle).

La loi de Poiseuille nous permet de calculer les forces en présence. En prenant en compte la différence de volume et de taille entre les veines et les artères, pour que le sang artériel puisse pousser le sang veineux jusqu’à l’oreillette droite, il faudrait une force 32 fois supérieure à celle exercée par le ventricule gauche.
Si la vis a tergo était une réalité clinique, une simple blessure au niveau des veines du pied nous viderait de notre sang en quelques secondes 1 …
La vis a tergo ne tient donc compte, ni de l’anatomie spécifique des vaisseaux des membres, ni de la résistance exercée par les capillaires, ni de la charge exercée par la pesanteur… On peut affirmer : La vis a tergo ne peut expliquer pas la remontée du sang jusqu’à l’oreillette droite.

2 – La vis a fronte

Il s’agit ici de forces, issues du cœur et du diaphragme, qui aspirent le sang dans les veines centrales.

  • Pour le cœur : L’aspiration exercée par la contraction des oreillettes a été décrite par Antonio Valsalva en1710.
    Pendant la diastole, on mesure une pression négative de – 2,2 mm Hg dans l’oreillette droite créant un effet d’aspiration du sang contenu dans les veines cave. On considère de nos jours que cette force assure le remplissage de l’oreillette mais est inopérante au-delà.
  • Pour le diaphragme : Il se produirait une aspiration du sang dans la veine cave inférieure lors de l’inspiration thoraco diaphragmatique. La pression médiastinale devenant alors négative par le fait de l’ampliation pulmonaire. La veine cave inférieure serait alors dilatée de façon rythmique produisant alors une aspiration du sang contenu dans la veine cave inférieure sous diaphragmatique. C’est un effet indéniable, mais aux conséquences limitées pour ce qui concerne le retour veineux au-delà du thorax.

Quant est-il de cette proposition ?

Rappel anatomique :

La longueur de la Veine Cave Inférieure (VCI) intra-médiastinale est d’environ 2 cm à inexistante. Son diamètre est de 2,2 cm. Le volume de ce cylindre est donc de (r 2 x L x π) soit 1.1 2 x 2 x π =7,6 cm 3. La théorie de la vis à fronte intra médiastinale s’applique donc à un volume d’environ 7,6 cm 3.

Il est difficile de calculer exactement le déplacement de sang vers le cœur dû à cette force. Il serait équivalent à la différence de volume de la veine cave inférieure dans sa portion sus diaphragmatique lors de l’inspiration et lors de l’expiration.

La réduction de calibre de la VCI lors des phases d’expiration et d’inspiration est d’environ 50% de son diamètre. Le volume de ce diamètre réduit de moitié sera alors de 0,6 x 2 x π = 3,7 cm 3. Le différentiel de volume serait alors de 7,6 – 3,7 = 3,9 cm 3 toutes les 4 secondes. Soit près d’1 cm 3 par seconde.

Le cœur, au repos, éjecte 600 cm 3 de sang par minute, soit 10 cm 3 par seconde. Plus de 55 % du volume sanguin reviendra par la veine cave inférieure. Soit 600 x 0.55 = 330 cm 3. Soit : 330 / 60 = 5,5 cm 3.
L’aide éventuellement apportée par la vis à fronte représenterait moins de 20 % du débit de la VCI au repos…

La difficulté d’une telle expérimentation est que lors de l’inspiration l’abaissement du diaphragme comprime le contenu de l’abdomen dans son ensemble. Au moment de l’inspiration, s’il y avait dépression médiastinale qui aspirerait (faiblement) le sang sous diaphragmatique, il y a également dans le même temps une arrivée de sang non négligeable en provenance de l’espace sous diaphragmatique.

En effet la Veine Cave Inférieure sous abdominale est comprimé lors de l’inspiration diaphragmatique et s’aplatit. L’inspiration diaphragmatique aplatit donc la VCI située principalement sous le diaphragme et n’a quasiment aucune chance de dilater la portion sus- diaphragmatique de cette VCI qui est quasi inexistante au-dessus du diaphragme.

Les expérimentations écho-dopplers sur la compliance normale de la VCI donnent ces résultats contradictoires. La compliance de la veine cave inférieure, s’étudie en examinant sa variation de calibre durant le cycle respiratoire. Normalement, le diamètre de la VCI se réduit d’au moins 50% en inspiration.

La clinique ici infirme la théorie de la vis à fronte médiastinale.

Les chiffres précités tiennent compte d’un différentiel de compliance de la VCI par compression de celle-ci. Bien évidemment un différentiel de compliance de la VCI par dépression diaphragmatique, aurait un effet bien moindre. Moins que l’aspiration de l’oreillette droite qui est considérée classiquement comme inefficace pour le retour veineux.

Nous savons aussi que :

  • Les interventions à thorax ouvert n’empêchent pas le retour du  sang vers le cœur.
  • Les meilleurs apnéistes restent jusqu’à 24 mn sans respirer et la circulation ne s’arrête pas pour autant.
  • Lors d’un arrêt cardiaque par stimulation du nerf vague, l’écoulement sanguin se produit encore dans les veines pendant un certain temps…

On peut donc conclure que la vis a fronte, à l’instar la vis a tergo, ne peut expliquer la remontée du sang veineux vers le cœur.

3 – La vis a latere

Cette force concerne les pressions latérales exercées sur les veines. On compte deux effets de ce type : la compression due aux masses musculaires, et celle due aux artères.

  • Les compressions musculaires latérales

La contraction des muscles épaissit la masse musculaire, chassant le sang dans les veines qui se trouvent en dehors. Le diamètre de la veine est diminué par cette pression latérale, propulsant le sang vers le haut, les valvules empêchant un flux rétrograde (fig 3).

Cette théorie concernant les jumeaux (gastrocnémiens) est loin d’être une constante anatomique, c’est même une particularité régionale. Il est également à noter que lors de la marche , ces deux muscles ne se contractent pas en même temps…

Fig 4 : En effet au niveau de l’arcade fémorale, en se contractant, le psoas appuierait sur la veine fémorale. Cet effet en est empêché puisque la veine est séparée du muscle par l’artère fémorale. Cette fois ci la veine fémorale est protégée de la contraction du psoas par son artère homologue.

  • La compression latérale par les vaisseaux

Au moment de la systole cardiaque, les artères se dilatent. Cette expansion comprimerait les veines satellites, favorisant le retour veineux.

Des études récentes (écho-doppler) ont montré que le flux veineux est linéaire, contrairement à l’écoulement du sang artériel qui, lui, est rythmé au gré des contractions cardiaques. On ne retrouve donc pas un débit pulsé comme le suggèrerait une vis a latere issue des artères.

  • La semelle de Bourceret

L’appui du pied sur le sol, lors de la marche, aplatit la semelle de Bourceret, chassant le sang veineux vers les veines du mollet. On considère ce mécanisme comme efficace.

4 – La pompe musculaire

Décrite par le Chevalier de Richerand, en 1817 C’est la théorie la plus récente concernant les moteurs du retour veineux. L’élévation de la pression des veinules intra musculaires est alors multipliée par 5 lors de la contraction du muscle. Les muscles, en se contractant, chassent le sang des veines situées dans leur masse.
Ceci est démontré lors d’un examen Doppler.

Au total, parmi tous les mécanismes proposés pour expliquer le retour veineux à partir de la périphérie, on peut en retenir deux principaux : la pompe musculaire (contractions isotoniques) et le pompage de la semelle de Bourceret lors de la marche).

La contraction du muscle chasse le sang qu’il contient dans les veines, par exemple lors de la marche..

Ces mécanismes sont indéniables mais ne permettent pas d’expliquer complètement le retour veineux à partir des membres inférieurs, comme on peut le voir dans certaines situations extrêmes, telles que le maintien de la position debout immobile des Queen’s Guards, ou les paraplégiques maintenus en position verticale.

La théorie de pompe musculaire du Chevalier de Richerand ne peut s’appliquer aux contractions statiques des muscles des membres inférieurs des Queen’s Guards. En effet ce principe de pompe musculaire ne convient qu’à un mécanisme dynamique. Seule dans le cas présent une caractéristique cyclique du tonus musculaire pourrait l’expliquer le mécanisme du retour veineux du point de vue musculaire.

Il nous faut donc trouver un mécanisme de retour, puisque, comme nous l’avons vu plus haut, la puissance de poussée ou d’aspiration cardiaque est quasi négligeable dans les veinules du membre inférieur.

Les théories classiques ne donnant pas les solutions escomptées à la problématique motrice du retour veineux, nous avons tourné notre regard vers un acteur déjà reconnu par tous lorsqu’il est en activité, c’est-à-dire le muscle. Nous savons tous que lors de sa contraction celui-ci chasse le sang qu’il contient dans les voies veineuses. Il participe ainsi pleinement à la dynamique du retour veineux.

Il n’y a pas de problématique majeure concernant le retour veineux pendant l’effort, c’est lors des phases de repos que la question se pose : Quel est l’acteur, jusqu’à présent caché, qui donne assez d’énergie pour permettre au sang veineux de remonter jusqu’au cœur droit ?

Tournons encore notre regard vers le muscle, mais cette fois pendant ses périodes de repos. Mais surtout, posons la main dessus. Notre main perçoit que le muscle est en activité (subliminale pour le sujet) lorsqu’il est au repos. Nous avons appelé cette activité Motilité Musculaire permanente (MMP).

La Motilité Musculaire permanente (MMP) est l’activité caractérisée par la contraction et la décontraction des muscles squelettiques lorsqu’ils ne sont pas en mouvement (même en dormant). Cette motilité est perçue par la main des ostéopathes.

Description

En permanence, les muscles se remplissent, puis se contractent, chassant ainsi le sang contenu dans leurs veinules. Ce mouvement est spontané et involontaire, il se produit en dehors de l’activité dynamique du muscle.

On retrouve également cette activité lors des phases statiques du muscle, elle est perceptible en position debout au niveau des jambes.

Au niveau des mollets d’un homme debout, une partie des fibres musculaires travaillent de façon statique (pour le maintien en position érigée), nous pensons ici aux fibres oxydatives rapides et les autres en mode dynamique (mmp) (pour la fonction vasculaire), les fibres oxydatives lentes.

Nous percevons cliniquement au repos ou en travail statique (debout) :

  • Une phase diastolique lorsque le muscle se remplit (diastole musculaire).
  • Une phase systolique lorsque le muscle se contracte et se vide (systole musculaire).

L’ensemble des muscles du corps se divisent en deux groupes distincts :

  • Les muscles Inspir se contractent (MMP au repos) en synergie avec l’inspiration thoraco-abdominale. *
  • Les muscles Expir se contractent (MMP au repos) en synergie avec l’expiration thoraco-abdominale. *

Les éléments ou indices en faveur de l’existence de la MMP ?

Des éléments subjectifs et objectifs :

  1. Le muscle est déjà le moteur de la circulation veineuse lorsqu’il entre en activité (contractions décrites par le chevalier de Richerand)
  2. La palpation
  3. Le tonus de repos
  4. La répartition énergétique du métabolisme de base
  5. Une question de bon sens

1. Les structures

Nous avons vu que le tissu musculaire est le principal moteur de la circulation veineuse lorsqu’il se contracte. Notre proposition est qu’il l’est également au repos.

Tous les éléments nécessaires pour que le muscle puisse faire office de pompe sont présents dans celui-ci :

  • Veinules
  • Glomus
  • Récepteurs nerveux
  • Réserves de calcium
  • Fibres musculaires ad hoc (oxydatives lentes)

2. La palpation

L’hypothèse de la MMP permet d’expliquer les mouvements que ressentent les ostéopathes dans les trois dimensions de l’espace.
La MMP explique bien, par exemple l’alternance des rotations interne et externe involontaires du genou. Il s’agirait tout simplement d’une contraction périodique des rotateurs de cette articulation. Il en va de même pour toutes les parties du corps où l’on poserait nos mains. Avec un entraînement simple, nous pouvons sentir les muscles se gonfler et se dégonfler périodiquement.

Approche de la MMP par la palpation

Le patient est en décubitus dorsal.
Le thérapeute se positionne sur le côté du patient, positionne ses mains sur le gastrocnémien médial pour en apprécier les variations de volume. Il sentira, normalement, le muscle se gonfler et se dégonfler 8 fois par minute.

Nous pouvons également modifier ces rythmes avec des aimants, des aiguilles d’acupuncture, après libération des articulations en lésions, en chauffant ou refroidissant un muscle, etc…

3. Le tonus de repos

Nos muscles travaillent même au repos ! Il existe un tonus musculaire de repos, mis en évidence par les mesures des potentiels électriques musculaires.

Quel serait l’intérêt d’une telle activité lorsque nous dormons ? Elle marque, selon nous, le travail involontaire des muscles striés, même au repos, et donc la MMP.

Qu’est ce qui pourrait expliquer les lombalgies nocturnes si les muscles n’étaient pas en activité la nuit ? Et pourquoi seraient-ils en activité ?

4. La répartition énergétique du métabolisme de base

Le corps consomme de l’énergie, même lorsque nous dormons. Les muscles squelettiques, dans leur ensemble, consomment à eux seuls 20 % de cette énergie. Ce qui en fait les plus gros consommateurs d’énergie, devant le foie et le cerveau. Par quelle activité est consommée cette énergie ?

Nous proposons de voir en la MMP l’un des postes les plus importants de dépense du métabolisme de base.

5. Une question de bon sens

Il n’y a pas de différence entre les capillaires des vaisseaux profonds et ceux des vaisseaux superficiels au niveau du membre inférieur.
Pourtant la pression au sein des vaisseaux profonds est positive alors que celle des vaisseaux superficiels est quasi nulle. Le sang des vaisseaux superficiels étant aspiré par l’effet Venturi des vaisseaux profonds en aval. Les capillaires des vaisseaux profonds sont situés à l’intérieur des muscles squelettiques. Il y a donc une corrélation entre la pression intraveineuse et la situation des capillaires selon qu’ils soient intra ou extra-musculaires.

Aujourd’hui la Motilité Musculaire Permanente est la seule proposition cohérente connue pouvant expliquer le mécanisme de la circulation du sang dans les veines.
Dans cette hypothèse le muscle squelettique devient le moteur principal (en volume) de la circulation sanguine devant le cœur.
La Motilité Musculaire Permanente semble bien répondre au blanc laissé en physiologie concernant le retour veineux. Elle donne également une réponse tangible à l’existence des mouvements ressentis par les ostéopathes au niveau du corps.

Nous allons décrire plusieurs abords de la circulation de retour pour les membres inférieurs :
  • La circulation veineuse lors de l’effort dynamique
  • La circulation veineuse pendant le repos
  • La circulation veineuse debout immobile
  • Et plus haut, plus loin

La circulation veineuse lors de l’effort dynamique

Depuis les travaux du Chevalier de Richerand (1817), il est admis classiquement que les muscles assument la circulation veineuse lors de l’effort. Ceci est démontré lors d’un examen Doppler, le muscle en se contractant chasse le sang qu’il contient dans les veines.

Cette circulation se fait en deux temps distincts :

  • Une période de remplissage ou diastole musculaire
  • Une période de contraction ou systole musculaire

La diastole musculaire

Lors d’un footing un coureur fait en moyenne 3 foulées par seconde, donc il fait un pas en 0,33 seconde. Les muscles de chaque membre inférieur devront se remplir toutes les 0,66 seconde.

La question qui émerge est de savoir comment les muscles, lors d’un Marathon, peuvent se remplir aussi rapidement ? (Seul le sang présent dans les veinules est propulsé par la contraction musculaire).

Trois phénomènes coexistent et coopèrent pour assurer la pré charge musculaire :

1 – Les shunt pré-capillaire ou anastomoses artério-veineuse

Ils permettent au sang artériel de rejoindre la circulation veineuse sans passer par les capillaires. Il passe donc une quantité non négligeable de sang oxygéné dans les veines. Ce phénomène peut expliquer que certains apnéistes peuvent tenir jusqu’à 24mn sans respirer…

Ces shunts permettent d’augmenter rapidement le volume de sang circulant dans les veines notamment grâce au deuxième mécanisme d’étirement décrit ci-dessous. Ils permettent également de moduler la pression à la sortie des capillaires en réduisant la pression de celle-ci par effet Venturi provoqué par l’aspiration du sang des veinules au confluent avec le pontage de Suquet.

Ceci pourrait permettre, si l’on s’en tient à la 2ème loi de Starling, de contrôler en les favorisant, les échanges osmotiques entre le sang contenu dans le capillaire et le liquide extra cellulaire adjacent.

2 – L’effet de capillarité par aspiration.

Les débits pré-capillaires sont déjà très faibles et la vitesse du sang ne pourrait suffire à expliquer le remplissage du muscle dans un laps de temps aussi court. Les muscles ont besoin d’être étirés pour se remplir, plus le différentiel de longueur sera grand, mieux le muscle se remplira.

Comment les muscles se remplissent-ils lors de la course à pied ?

Lorsque nous courrons ainsi que lors de toutes nos activités physiques de notre vie nos muscles s’étirent mutuellement. Par exemple quand le pied touche le sol le jumeau externe va se contracter pour freiner son étirement afin de contrôler le déroulement du pas. Mais pendant ce temps le jumeau interne se laisse étirer alors qu’il ne se contracte pas encore. Cette phase permet au muscle jumeau interne de se remplir.

Et lors de cet étirement passif le sang va être aspiré dans le muscle comme avec une seringue…

Les muscles de l’ensemble du corps profiteront en général du fait d’être étirés pour se remplir. Toutefois nous pourrons trouver des mécanismes de remplissage du muscle adaptés en fonction des contraintes locales.

Si ce système semble « énergivore » (déplacement d’un volume sanguin supérieur à celui nécessaire aux échanges capillaires locaux) il faut tenir compte qu’il est à l’origine de la pression positive dans les troncs centraux. Ceux-ci par « effet Venturi » vont aspirer le sang contenu dans les vaisseaux superficiel et assumer ainsi la vascularisation de retour des éléments du membre inférieur dépourvus de fibres musculaires (peau, os, masse graisseuse, etc.). Donc ce système n’assume pas qu’une circulation locale, mais une circulation plus globale et à distance (les vaisseaux superficiels).

Ce système nous permet de survivre à des blessures superficielles sans nous vider de notre sang pour autant…

Le pontage de Suquet

En se contractant le muscle chasse le sang qu’il contient dans ses veinules et participe ainsi à la circulation de retour.

Le remplissage du muscle par effet de capillarité et d’aspiration ne peut être efficace qu’à condition que les voies en amont soient libres. La résistance des capillaires au passage du sang rendrait insignifiante l’effet d’une aspiration musculaire. C’est la présence des shunts pré-capillaire qui autorise le remplissage des veinules avec le sang provenant directement des artérioles. Ceci permet d’optimiser le remplissage du muscle (ou pré charge). Ainsi le volume d’éjection du sang des muscles vers les veines augmentera. C’est la transposition de la première loi de Starling à la pompe musculaire…

Le sang artériel peut passer directement dans les veines avec son oxygène sans passer par les capillaires. Ce qui permet aux apnéistes de tenir plus de 3 minutes sans asphyxier leurs neurones cérébraux.

3 – La synchronisation cardio-musculaire

D’autres phénomènes locaux sont en œuvre pour faciliter le remplissage du muscle. Lors de la marche ou la course lente (Marathon), le cœur va adapter sa rythmicité aux foulées du coureur ou du marcheur.

Vous pouvez mettre en évidence ce phénomène en marchant ou courant tout en prenant votre pouls radial (au poignet). La systole cardiaque aura lieu juste après le contact du pied avec le sol. Changer l’allure de la marche et les systoles cardiaques s’adapteront à votre cadence. Essayez de tromper votre cœur en vous arrêtant juste avant l’appui d’un pied et vous verrez que votre cœur s’arrêtera de battre pendant un bref laps de temps. Puis les rythmes cardiaques reprendront leurs cours normalement…

Il est probable que ce phénomène favorise le remplissage des veines de la semelle de Bourceret juste avant l’aplatissement du pied au sol, permettant ainsi une augmentation de pression dans les troncs veineux grâce à un meilleur remplissage de cette pompe passive. Évidement ce phénomène ne peut être mis en évidence que lorsque la fréquence des pas est supérieure à celle de la fréquence cardiaque, Le cœur ne ralentira pas pour s’adapter au nombre de pas. Il ne fera qu’accélérer pour s’y adapter…

La systole musculaire

Pour le membre inférieur il ne s’agit pas de faire remonter le sang du pied jusqu’au cœur. Il s’agit d’un système à échelles, ou de plusieurs systèmes permettant au sang de remonter d’un étage au sus jacent ou d’autres forces ou d’autres mécanismes seront mis en œuvre afin de monter à l’échelon suivant.

Le sang devra passer :

  1. Du pied vers la jambe. Les muscles des pieds ainsi que l’aplatissement de la semelle de Bourceret lors de la marche permettront au sang veineux de remonter au-dessus de la cheville.
  2. De la jambe vers la cuisse. Les muscles de la jambe et notamment le jumeau interne permettront au sang veineux de remonter au-dessus du genou.
  3. De la cuisse vers l’abdomen. Les muscles de la cuisse et notamment le biceps fémoral permettront au sang veineux de rejoindre l’abdomen voire le médiastin.
  4. De l’abdomen au médiastin. Le diaphragme va lors de l’inspiration comprimer l’abdomen comprimant ainsi la veine cave inférieure qui s’aplatit lors de l’inspiration diaphragmatique. La veine cave sous diaphragmatique verra son diamètre réduit de moitié lors de l’inspiration (Écho Doppler) et pourrait ainsi participer à la remontée du sang au-dessus du diaphragme.

Mais les aides à la remontée du sang de l’abdomen vers le médiastin décrit ci-dessus sont due à l’activité du diaphragme. Qu’en est-il pour les apnées de 24 minutes qui nécessitent une circulation sanguine continue ?

L’effet de la MMP des muscles fessiers ou psoas, entre autres, permettront une remontée du sang jusqu’au médiastin.

La circulation veineuse pendant le repos

L’activité de la MMP se manifeste lorsque le muscle squelettique n’est pas en mouvement, que ce soit activement ou passivement. La diastole et la systole musculaire auront les mêmes caractéristiques que lorsque le muscle est en activité de façon active ou passive.

La MMP est une manifestation permanente sauf lorsque le muscle est mobilisé (activement ou passivement). La MMP est donc inhibée lorsque le muscle s’active dynamiquement. Une déficience pathologique de cette inhibition pourrait bien être à l’origine de la maladie de Scheuermann

La MMP comporte plusieurs caractéristiques qui lui sont propres, notamment l’alternance, la synchronisation thoraco-musculaire, le balayage, etc. Ce que nous verrons dans les épisodes suivants.

 La circulation veineuse debout immobile

Lors des contractions statiques il n’y a pas de changement de longueur des fibres musculaires qui maintiennent un soldat debout.  Mais concomitamment aux contractions statiques la MMP s’active. Cette activité est perceptible sur un sujet debout. Posez vos mains sur le jumeau interne de part et d’autre pour en percevoir le volume, vous pourrez sentir par-delà la tension des muscles statiques la motilité des muscles de la MMP qui font gonfler et dégonfler celui-ci (contractions isotoniques permettant un effet de pompe).

Lors des contractions statiques il n’y a pas de changement de longueur des fibres musculaires qui maintiennent un soldat debout. Comment la circulation peut-elle se maintenir malgré tout ?

Sur terre, la MMP est bien adapté généralement à une vie ordinaire. Mais La MMP peut se trouver prise en défaut dans certains exercices de longue durée comme la position debout (comme dans une guérite) ou lors des phases de piétinement à laquelle elle ne semble pas parfaitement adaptée.

Et plus haut, plus loin

Dans l’espace la MMP est soumise à un autre chalenge. Comme nous le verront dans l’épisode suivant, la MMP assume également le rôle de draineur articulaire. Si le fait d’être en état d‘apesanteur semble naturellement faciliter le retour veineux, il n’en est pas de même pour les fonctions de drainage articulaire qui nécessitent des points d’appui fixes pour être plus efficaces. Il semblerait bien que les astronautes souffrent de douleurs articulaires que l’on pourrait assimiler pour les terriens aux douleurs nocturnes. Ils souffrent également de syndromes d’insuffisances veineuses lors de leurs retours qui seraient vraisemblablement dus à une altération de la fonction de la MMP durant les vols spatiaux.

À quand un ostéopathe dans l’espace ?

L’alternance

La notion d’alternance désigne le fonctionnement alternatif de deux groupes de  muscles squelettiques. L’un des groupes se raccourcissant sur le mode inspiratoire thoraco-diaphramatique et l’autre groupe sur le mode expiratoire. [1]

Deux groupes musculaires agissent de concert

  • Sur un sujet au repos la moitié des muscles squelettiques du corps vont se raccourcir lors de l’inspiration thoraco-abdominale (groupe inspir). L’autre moitié se rallongera (diastole), se remplissant du sang veineux provenant des capillaires intra-musculaires.
  • L’autre groupe (groupe expir) se raccourcira lors de l’expiration

Ici pendant que le triceps se relâche et se remplit, le biceps se contracte et se vide. Puis ce sera l’inverse.

Déf : Les muscles MMP inspir se contractent en même temps que les muscles qui provoquent l’inspiration thoraco-diaphragmatique et réciproquement.

Mise en évidence palpatoire

Le patient est en décubitus dorsal. Le thérapeute prend contact avec les ischio-jambiers du patient d’une main et le quadriceps avec l’autre main. Le praticien sentira le quadriceps se raccourcir pendant que les ischios jambiers se rallongeront… et ainsi de suite. Ceci de façon alternative.

Nous remarquons que ces contractions entre des muscles agonistes et antagonistes, dans leurs fonctionnement MMP, sont parfaitement alternés (hors cadres lésionnel).[2]

Ce mécanisme que nous retrouvons sur l’ensemble du corps obéit à des lois mécaniques précises permettant de mettre en mouvement et en permanence l’ensemble des articulations. L’alternance de ces deux groupes musculaire donne naissance au phénomène de “Roues Dentées“, bien connues des Ostéopathes.[3]

Les fuseaux neuro musculaires (FNM) ont toutes les qualités requises grâce à leurs voies afférentes et efférentes nombreuses (véritable maillage neuronal) pour assurer la coordination des muscles entre eux.[4] Les récepteurs des fuseaux musculaires pourraient contrôler le niveau de tension / remplissage du muscle par le sang afin d’autoriser ou non les contractions MMP au temps T au sein des muscles d’une même chaine musculaire.[5]

Cette coordination existe malgré la rupture totale d’un plexus nerveux, il existe donc une organisation autre que celle des voies neurales.

Dans ce contexte la voie concernant la SPOC pourrait être prometteuse.

Le drainage Articulaire (DAP)

Nous avons vu que deux groupes musculaires fonctionnent alternativement, le groupe Inspir et le groupe Expir.

Ces contractions alternées entrainent une mobilisation permanente des articulations. La déficience de ce système induit une congestion de l’articulation.

Lors d’une lésion de désynchronisation des membres inférieurs, nous trouvons toujours , au niveau du genou, un “test du glaçon“ positif du coté dit lésionnel de la désynchronisation.

La MMP participe au “Drainage Articulaire Permanent” DAP qui semble être une nécessité incontournable de la physiologie articulaire.

Mise en évidence du DAP au niveau de l’articulation fémoro-tibiale

Le patient est en décubitus dorsal. Le thérapeute se place perpendiculairement au patient, la main céphalique posée sur la cuisse au-dessus du genou, la main caudale sous l’interligne tibio-fémoral. Le praticien ou le profane averti pourra ressentir des mouvements de rotations interne et de rotations externe à raison de 2 allers et retours de trois crans (trois crans de rot int puis trois crans de rot ext)  chacun chaque par minute, (hors cadre lésionnel). Soit 2 fois (3 rot int + 3 rot ext) par minute. (Hors cadre lésionnel)

Notre hypothèse concernant le drainage articulaire est la suivante :

Lors des positions extrêmes  en rotation interne ou externe provoquerons une augmentation de la pression intra articulaire. Le genou en position neutre aura alors une pression moindre. Le différentiel de pression ainsi provoqué pourra favoriser la pénétration du liquide synovial au sein du cartilage, favorisant ainsi les échanges permettant de “nourrir“ celui-ci.

Les mouvements MMP assurant ainsi les échanges au niveau du cartilage.

Cette théorie permet d’expliquer l’augmentation d’épaisseur du cartilage que l’on retrouve chez les « hyper-marathoniens » (+70 marathons / an). Les mouvements, répétés fréquemment, favorisant la nutrition du cartilage

La MMP en plus d’assumer la circulation du retour veineux va également assumer le drainage et la nutrition des articulations par des mouvements de rotations internes et externes, généralement dans l’axe des diaphyses osseuses.

Ces mouvements produisent des phénomènes de pression / dépression permanents au sein de l’ensemble des articulations du corps favorisant ainsi les échanges synoviaux au sein du cartilage.

[1] Voir S01E06  Le Synchronisme Thoraco Musculaire

[2] Voir S02E02  Les désynchronisations

[3] Voir S01E06  Le Synchronisme Thoraco Musculaire

[4] voir S01E10  Le tonus musculaire

[5] Il existe de nombreuses chaines musculaires que nous décriront lors de la troisième saison…

La notion de balayage

Lors de l’inactivité musculaire (sur le plan dynamique) toutes les articulations se meuvent alternativement pendant trois temps (trois crans) dans le sens de la rotation interne, puis pendant trois temps dans le sens la rotation externe (hors cadre lésionnel) et ainsi de suite. Soit un total de 6 crans pour un aller et retour complet.

Ceci caractérise le mécanisme de roues dentées de toutes les articulations du corps humains.

Chacun de ces crans se décompose en une période de mouvement (longue) et une période d’immobilité apparente (très courte). Ce type de courbe ressemble en tous points à celui des courbes en dents de scie décrites dans la SPOC, tant dans la forme que dans la rythmicité…

Les mêmes courbes en dents de scie sont retrouvées dans les contractions musculaires mise en évidence in vitro sans intervention d’un quelconque système neural.

Les muscles entraineront l’articulation trois fois vers la rotation interne, puis trois fois vers la rotation externe et ainsi de suite. Les muscles fonctionneront donc pendant trois crans en course interne (concentriques) et trois temps en course externe (excentriques).

Chaque cran se décompose en une phase de contraction et une phase de relâchement. Cette phase de relâchement dure 1/20ème du temps de la phase de contraction pour la SPOC, et semble t-il de la même façon sous la main du thérapeute, s’il n’interagit pas… .

Lors des temps en course interne les muscles fonctionneraient sur le mode (sarcomères résistants). Lors des temps en course externe les muscles fonctionneraient sur le mode (sarcomères cédants). Ces temps caractérisent le mécanisme de roues crantées.

Mise en évidence palpatoire

Cette palpation nécessite une qualité de perception aiguisée, réservé à des mains expertes.

Mécanisme de roues crantées

Deux doigts de l’examinateur sont placés le long d’un muscle pour en percevoir l’allongement et le raccourcissement.
Lorsque le muscle s’allonge le thérapeute perçoit une phase d’étirement lente (19 temps) et une phase de stagnation ou contraction rapide (1 temps) et ce trois fois (hors cadre lésionnel) (sarcomères cédants). Il est a noté ici que le timing est inversé par rapport au SPOC (19 temps de relâchement pour 1 temps de contraction… Une possibilité pouvant expliquer ce phénomène serait que l’origine de cet étirement soit due à la contraction des muscles antagonistes.

Lorsque le muscle se raccourcit le thérapeute perçoit une phase de raccourcissement lente (19) puis une phase d’étirement rapide (1) et ce trois fois (hors cadre lésionnel) (sarcomères résistants).

Le patient est en décubitus dorsal.

Mécanisme des roues dentées

Le thérapeute se place perpendiculairement au patient la main céphalique posée sur la cuisse au-dessus du genou, la main caudale sous l’interligne tibio-fémoral.
Le thérapeute doit ressentir les mouvements de rotations internes et externes du fémur sur le tibia et du tibia sous le fémur. On demande au thérapeute de se concentrer sur l’amplitude des mouvements de rotation interne et de rotation externe qu’il perçoit.

Le thérapeute ressent qu’alternativement l’articulation est balayée dans trois secteurs différents, l’un interne, l’autre médian et le troisième externe à l’axe sagittal du genou.

Il faut donc trois allers et retours pour aller de l’amplitude la plus interne à l’amplitude la plus externe et autant pour revenir. Une articulation est donc balayée dans sa totalité une à deux fois par minute.

Une à deux fois par minute, voilà bien qui correspond à ce que nous entendons, nous Ostéopathes lorsque nous écoutons “Les grandes Marées“.

Mais pourquoi “le balayage“ ?

  • Au niveau de la pompe musculaire

Lors de l’activité, il est admis classiquement que les muscles assument la circulation veineuse lors de l’effort. À la sortie des capillaires la pression est très faible.

Mais alors comment les muscles se remplissent-ils lors d’une course à pied ?

Eh bien lorsque nous courrons ainsi que dans toutes les activités physiques de notre vie et ce avec l’aide du tonus musculaire nos muscles s’étirent mutuellement. Par exemple quand le pied touche le sol, le jumeau externe va se contracter pour freiner son étirement afin de contrôler le déroulement du pas et faire office d’amortisseur. Mais pendant ce temps le jumeau interne se laisse étirer alors qu’il ne se contracte pas encore.

Et lors de cet étirement passif le sang va être aspiré dans le muscle comme dans une seringue.

Une fois sur six un muscle sera lors de sa contraction (MMP) dans un raccourcissement maximum. Il entrainera alors son agoniste (MMP) dans un étirement maximum lui permettant de se remplir au mieux. Ce mode de fonctionnement (Balayage) permet aux muscles de notre corps d’être étirés à minima de façon permanente.

  • Lors des phases de repos

Lors du SPOC, la mise en tension musculaire est importante lors de la contraction. Il y a un raccourcissement du muscle et un épaississement des fibres actives myosines. La tension intramusculaire augmente, permettant ainsi la chasse du sang veineux intra musculaire. La phase d’étirement est brusque et la pression intra musculaire chute donc brutalement favorisant ainsi la pénétration du sang post capillaire dans les veinules.

Lors des phases d’étirement MMP, ou SPOC inversé, les sarcomères seront de plus en plus étirés jusqu’à l’étirement maximal permettant également grâce à une faible pression intramusculaire une meilleure pénétration du sang au sein du muscle.

  • Au niveau articulaire

Que ce soit lors de l’activité ou lors des phases de repos les articulations seront mobilisées entrainant un drainage de celles-ci (voir S01E04 – le drainage articulaire permanent).

La notion de Synchronisme

L’activité spatiale de la MMP est liée à l’activité de la respiration thoraco-diaphragmatique. Il s’agit d’un synchronisme spatial et non temporel.

La phase inspir / expir de la mécanique thoraco-diaphragmatique va influencer la course articulaire des muscles squelettiques (course interne ou externe), mais n’interviendras pas quant à leurs rythmes. Le fait de respirer plus ou moins vite n’influencera pas nécessairement les rythmes de la MMP.

  • Lors de l’Inspiration thoracique, les muscles dit « Inpir » vont se contracter et se raccourcir alors que les muscles dit « Expir » vont s’allonger tout en laissant leurs veinules se remplir de sang.
  • Et réciproquement lors de l’expiration thoracique.

Mise en évidence palpatoire

Pour mieux appréhender la notion de Synchronisme nous allons utiliser les apnées respiratoire de nos patients

Le patient est en décubitus dorsal. Le thérapeute se place perpendiculairement au patient, la main céphalique posée sur la cuisse au-dessus du genou, la main caudale sous l’interligne tibio-fémoral.

Nous demandons au patient de faire une apnée Inspir. Nous observerons (hors cadre lésionnel) une rotation interne du tibia sous le fémur. Pour une apnée Expir, le tibia ira cette fois ci en rotation externe.

La notion de synchronisme n’est pas temporelle mais bien spatiale. Les rythmes de la respiration thoraco-diaphragmatique peuvent différer de ceux de la MMP. Mais au repos ou lors du sommeil il est possible qu’au nom de « la notion d’économie » les deux rythmes tendent à se synchroniser temporellement.

Nous avons senti, sous nos mains, l’articulation du genou être animé de micro mouvements. Ces mouvements sont permanents au repos et sensibles aux apnées Inspiratoires et Expiratoires.

Les muscles sont organisés en chaînes musculaires autour des principes de la MMP

  • Sur ce schéma, imaginez que les poulies soient des articulations. Hanche, genou, cheville par exemple.
  • Lors de l’Inspir les muscles sont organisés pour induire une rotation externe de hanche sous l’iliaque et une rotation interne du genou sous le fémur
  • Donc les muscles de la cuisse qui sont rotateurs interne du tibia sous le fémur ces contracteront en même temps que les muscles de la jambe étant également rotateurs interne du tibia sous le fémur
  • Et réciproquement

La respiration thoracique influence l’orientation des poulies des chaînes articulaires 

  • Si vous demandez à votre patient de faire une apnée inspiratoire, les roues des poulies vont s’orienter dans un sens.
  • Si vous demandez une apnée expiratoire, elles s’orientent dans l’autre sens.
  • Ainsi le fémur de votre patient faisant une apnée inspir fera physiologiquement une rotation externe sous l’iliaque.

La mécanique des chaines musculo-articulaires du corps humain fonctionne sur le mode mécanique des roues dentées

Pour le membre inférieur (en bref) et à l’inspire (hors cadre lésionnel)

  • Abaissement de la 12ème côte.
  • Antériorisation de l’iliaque
  • Rotation Externe du fémur
  • Rotation interne du tibia sous le fémur
  • Rotation Externe de la fibula par rapport au tibia
  • Etc

Mise en évidence palpatoire

Le patient est en décubitus dorsal. Le thérapeute prend contact avec le quadriceps de la cuisse du patient d’une main et le jumeau interne de la jambe de l’autre.

  1. Dans un premier temps, le thérapeute contacte de la cuisse du patient en exerçant une pression de forte intensité.

1er constat : La MMP se fige momentanément au niveau du quadriceps, mais également au niveau du jumeau interne.

Le fait de perturber le remplissage du quadriceps manuellement fera que tous les muscles de la même chaine musculaire attendront que celui-ci soit rempli correctement avant de se contracter à nouveau. Il y a une relation intime entre tous les muscles d’une même chaîne musculaire.

  1. Dans un deuxième temps, le thérapeute contacte la cuisse du patient en exerçant cette fois-ci une pression de très faible intensité

2ème constat : Aucune perturbation musculaire d’aucune sorte, la MMP continue normalement à assumer ses rôles.

  • Vasculaire, en assumant le retour veineux du membre inférieur
  • De drainage articulaire, en assumant la mobilisation permanente des articulations.

Tous les muscles d’un même groupe vont se contracter en même temps.

Les apnées

Mise en évidence palpatoire

Le patient est en décubitus dorsal. Le thérapeute se place perpendiculairement au patient, la main céphalique posée sur la cuisse au-dessus du genou, la main caudale sous l’interligne tibio-fémoral.

  1. Le thérapeute demande au patient de faire une apnée inspiratoire.

1er constat : L’articulation qui faisait des mouvements de rotation interne et de  rotation externe alternativement va aller dans un sens puis “sembler se figer“.

  1.  Puis, le thérapeute demande à son patient de faire une apnée expiratoire.

2ème constat : L’articulation va aller dans l’autre sens puis “sembler se figer“ de nouveau.

Les désynchronisations physiologiques *1

Elles sont une adaptation neuromotrice de la MMP lors de la mise en rotation extrême d’un arc vertébral ou vertébro-costal. Elles se caractérisent par une inversion des contractions de la MMP du coté controlatéral à la rotation.

Les désynchronisations du temporal

Mise en évidence palpatoire

En prenant les apophyses zygomatiques du temporal entre les pouces index et majeur, on perçoit éventuellement les temporaux faisant des mouvements de torsions. Les temporaux iront en rotation antérieure lors de l’inspire thoracique (hors désynchronisations pathologiques des temporaux).

On demande au patient de faire une apnée inspir pour amplifier le phénomène. Les deux temporaux iront bien en rotation antérieure.

Maintenant en gardant vos doigts sur les temporaux vous aller comme vous ne le voyez pas sur la photo tourner la tête d votre patient sans aller dans une amplitude extrêmes et vous redemander à votre patient de faire de nouveau une apnée inspire.

Et ! rien ne change… Les deux temporaux vont toujours en rotation antérieure.

Refaite le même test en tournant la tête jusqu’à enclencher la clavicule et redemander une apnée inspir, cette fois ci le temporal  sus jacent fera une rotation postérieure sous vos doigts. C’est une désynchronisation physiologique.

Mais quand on ramène la tête en position neutre les temporaux se synchronisent à nouveau  automatiquement.

Du crâne au sacrum, toutes les pièces intermédiaires peuvent être désynchronisées isolement ou en groupe. Nous comptons plus de 50 désynchronisions physiologiques possibles.

*1 Il existe également des désynchronisations pathologiques qui en découlent. Reportez-vous à l’épisode 02 de la saison 02 pour plus de précision.

Les muscles fonctionnent par groupes de muscles et d’articulations (une même articulation peut recevoir plusieurs muscles de chaines différentes). Une chaîne musculo-articulaire peut comprendre plusieurs articulations. Une articulation peut être contrôlée par plusieurs chaines musculaires différentes. Les chaines musculo-articulaires dépendent obligatoirement d’une articulation en mouvement perpétuel et une seule. C’est à dire une articulation liée à la respiration thoraco-abdominale.

Nous pouvons compter, jusqu’à présent,12 articulations vertébro-vertébrales,12 articulations vertébro-costales, une articulation sterno-costo-claviculaire, et une articulation sterno-xiphoïdienne (en présence de l’appendice xiphoïde ou non). Soit 27 fois 2 = 54 chaines musculaires. Mais il en existe d’autres.

Les muscles et les articulations d’une même chaine présenteront tous la même caractéristique lésionnelle. Si une 5ème dorsale est désynchronisée la 5ème cervicale le sera automatiquement, ainsi que d’autres articulations et tous les muscles de la même chaine seront désynchronisés de la même façon. Resynchroniser l’une des articulations resynchronisera toutes les autres ainsi que tous les muscles de la même chaine.

Une articulation en restriction sur une partie de la chaine pourra éventuellement être libérée en travaillant un muscle ou une articulation placée à distance sur cette même chaine musculaire. C’est à dire que nous pouvons tenter de traiter, à distance, des articulations fracturées ou sous plâtre… Ou bien traiter une articulation hyper algique sans y toucher.

  • Désynchronisation du premier espace intercostal = plagiocéphalie, torticolis congénital, etc.
  • Perte de rythme de la 2ème cote = Épicondylite.
  • Perte de rythme de la 5ème dorsale = diminution du drainage de l’ethmoïde = Congestion nasale homolatérale, migraine ophtalmique, vecteur d’asthme. À la levée de la perte de rythme de la 5 dorsale l’obstruction nasale cessera le plus souvent en quelques minutes, ou bien la migraine, etc.

Mécanique articulaire et MMP

Tous les muscles striées du corps sont impliqués et assujettis aux lois de la MMP.

Certains muscles se contracteront lors de l’inspiration thoraco-diaphragmatique et les autres lors de l’expiration. Même ceux des orteils ou des yeux participeront…

Toutes les lésions au niveau de la cage thoracique se répercuteront via les chaînes musculaires en périphérie et toutes les lésions périphériques auront un impact sur la sphère thoraco-diaphragmatique.

Il est donc nécessaire d’en connaître les mécanismes physiologiques pour en déduire les lésions éventuelles et établir ainsi les bilans et traitements qui en découlent…

Vous retrouverez les tests concernant ces mécaniques dans l’espace physiologie dans la chambre d’arpentage.

Mécanique rachidienne et thoracique

Les mouvements de la cage thoracique, de la colonne vertébrale et du bassin sont indissociables lors de la respiration thoraco-diaphragmatique.

 Il faut séparer les muscles inspirateurs et expirateurs des muscles intervenant dans l’inspiration ou l’expiration forcée et les ranger éventuellement dans la catégorie des (accessoires).

Pour la cage thoracique vous devez prendre en compte qu’il existent deux types de respirations distinctes. Une respiration thoracique et une respiration diaphragmatique. Elles peuvent fonctionner l’une sans l’autre ou ensemble. Une des conséquences qui peut être perturbante pour les élèves débutants est que les 12èmes cotes s’élèvent lors de l’inspiration thoracique haute, mais s’abaissent lors de l’inspiration diaphragmatique. Ce qui est normal mais entraine un grand degré de confusion…

  • Lors de l’inspiration

Nous pouvons percevoir l’ensemble de la colonne s’ériger lors de l’inspiration. Lors de l’inspiration nous aurons :

Au niveau de la colonne vertébrale dans son ensemble :

  • une flexion des 3 premières vertèbres cervicales
  • une extension des 3 dernières vertèbres cervicales
  • une extension des 6 premières vertèbres dorsales
  • une flexion des 6 dernières vertèbres dorsales
  • une extension des 6 premières vertèbres dorsales
  • une flexion des 2 premières vertèbres lombaires
  • une extension des 2 dernières vertèbres lombaires

Au niveau du bassin :

  • une extension du sacrum
  • une flexion des sacro-iliaques
  • une fermeture des iliaques (les E.I.A.S. se rapprochent)

Au niveau du thorax :


  • Une élévation du sternum et donc des 7 premières cotes.
  • Un abaissement  relatif des 5 dernières côtes malgré une élévation du sternum compensée par la flexibilité de “l’attache chondrocostale“ des  8, 9, 10ème côtes.
  • Un abaissement franc des deux dernières côtes lors d’une inspiration diaphragmatique).

Au total, le thorax s’ouvre à l’inspiration comme un accordéon en haut et en bas et toutes les cotes s’écartent ainsi les unes des autres.

Les 7 premières cotes montent grâce à l’élévation du sternum.

Les 7 dernières côtes sont entraînées vers le bas et l’avant, latéralement.

Les cotes supérieures :

S’élèvent latéralement par l’action des petits dentelés supérieurs.

Elles s’élèvent antérieurement par l’élévation du sternum.

Les cotes inférieures :

S’abaissent et écartent les unes des autres principalement par l’action du carré des lombes et des petits dentelés inférieurs. Il faut bien noter qu’il s’agit d’un abaissement relatif… En effet l’ensemble des cotes vont s’élever par l’action du sternum, hormis les deux dernières, mais l’action du petit dentelé postérieur et inférieur aura pour effet de faire descendre les cotes 8,9 et 10 par rapport aux 7 premières…

Les cotes 8,9 et 10 monteront relativement étant maintenues en avant par le cartilage chondro-costal. Mais elles seront entrainées vers le bas par l’action des petits dentelés post inf. Au total elles s’écarteront les unes des autres…

L’aponévrose faciale postérieure située entre les deux dentelés supérieurs et inférieur participe à effacer le sommet de la cyphose dorsale.

L’action du grand oblique abdominal va abaisser les dernières côtes tout en amenant l’aile iliaque en flexion.

Un cm d’abaissement du diaphragme équivaut à un demi litre d’air supplémentaire.

Les principaux muscles inspirateurs sont :

  • Muscles petit dentelés.

Le supérieur (dorso-costal), mince, étroit, situé dans le haut de la région dorsale, s’attache à l’apophyse épineuse de la dernière vertèbre cervicale et aux trois ou quatre premières dorsales, d’une part ; d’autre part, aux quatre côtes qui suivent la seconde par autant de dentelures.

L’inférieur (lombo-costal) va des deux dernières apophyses dorsales et des trois premières lombaires aux quatre dernières, où il présente les mêmes digitations que les précédents. Le premier de ces muscles élève les côtes, le second les abaisse et les porte en dehors.

  • Muscle sous-clavier

Situé en haut et au-devant de la poitrine, il s’attache d’une part à la clavicule et au ligament coraco-claviculaire et descend d’autre part se fixer par un tendon à la première côte. Il abaisse la clavicule, ou élève la première côte.

Le rôle du sous-clavier est de compenser l’élévation thoracique en abaissant la clavicule, ce qui évite à l’épaule de monter et descendre en permanence au gré de la respiration.

  • Muscles scalènes

Le Scalène antérieur sur les parties latérales ; il s’attache à la première côte, et va, en montant obliquement, s’attacher aux apophyses-transverses

Le Scalène postérieur a deux portions inférieurement, l’antérieure s’attache à la première côte, l’autre à la seconde; ces deux portions bientôt réunies remontent vers le rachis et s’attachent aux 6 dernières apophyses transverses cervicales.

  • Le Diaphragme,

Par son abaissement et la descente des 2 dernières cotes il détermine l’ampliation de la cavité-thoracique dans son sens vertical.

Le faisceau postérieur du grand oblique, va pouvoir abaisser les dernières côtes et amener l’aile iliaque en flexion durant l’inspiration. Ce muscle abdominal est donc un muscle inspirateur…

Il est à noter tout spécialement que, lors de l’inspiration les cotes ne peuvent se développer latéralement et qu’un déplacement de celles-ci sur le plan horizontal du à l’élévation du sternum est tout à fait minime. Les intercostaux se trouvant entre deux cotes ne peuvent que rapprocher celles-ci et n’ont donc pas d’action lors de l’inspiration comme décrit classiquement.

Lors de l’inspiration les vertèbres de D1 à D7 feront une extension l’une sur l’autre, la cote sus-jacente se déplaçant en arrière de la sous-jacente. Ces flexions vertébrales participeront à l’élévation des 1ères cotes.

Lors de l’inspiration les vertèbres de D8 à D12 feront une flexion l’une sur l’autre, la cote sus-jacente se déplaçant en avant de la sous-jacente. Les dernières cotes s’orientent en bas et en avant et les cartilages chondro-costaux droit et gauche vont se rapprocher. Ces extensions vertébrales participeront à l’abaissement des dernières cotes.

 

La 7ème cote est donc la cote pivot concernant le glissement des cotes les unes par rapport aux autres.

  • Lors de l’expiration (non forcée)

L’expiration se fait naturellement en relâchant la tension des muscles inspirateurs.

  • En expiration forcée

Ce sont principalement les muscles intercostaux qui rapprocheront les cotes entre elles qui interviendront avec également l’intervention des muscles abdominaux…

Concernant les muscles intercostaux :

Les intercostaux internes, les seuls à s’insérer sur la colonne, ont leurs fibres orientées en bas et en avant.

Mais le glissement des cotes les unes sur les autres s’inversent à partir de la 7ème cote, ce qui est contradictoire d’avec la théorie des muscles intercostaux comme muscles inspirateurs. De plus leur orientation à 45° les rendrait peu efficaces et le vecteur de rapprochement des cotes rend cette théorie caduque…

Par contre les intercostaux en rapprochant les cotes participent pleinement à l’expiration forcée…

Les muscles intercostaux ont pour vocation principale de fixer la cage thoracique lors de l’utilisation, passive ou active, des membres supérieurs.

Au total lors de la respiration thoraco abdominale complète, le sternum élèvera, en avant, les 7 premières cotes et le petit dentelé supérieur les élèvera latéralement.

Les 3 cotes suivantes seront abaissées latéralement par le petit dentelé inférieur, tout en étant relativement élevées par montée du cartilage chondro-costal relié au sternum. Ceci a pour effet d’écarter les cotes et d’augmenter le volume pulmonaire. Le grand oblique entrainera les 5 cotes inférieures en avant, ceci ayant pour effet de resserrer les cartilage chondro-costaux sous sternal lors de l’inspiration.

Le rapprochement des deux cartilages chondro-costaux droit et gauche sont palpables lors de l’inspiration.

Les deux dernières cotes seront également entrainées vers le bas par le carré des lombes lors de la respiration diaphragmatique…

NiveauxÀ l'inspirGrill costalÀ l'inspir
3 premières vertèbres cervicalesFlexion
3 dernières vertèbres cervicalesExtension
6 premières vertèbres dorsalesExtension Sternum et 7 premières cotesÉlévation
6 dernières vertèbres dorsalesFlexion5 dernières cotesAbaissement
2 premières vertèbresFlexion
2 dernières vertèbres lombairesExtension
SacrumExtension
Iliaques sur sacrumFlexion
IliaquesFermeture (les E.I.A.S. se rapprochent)

Mécanique du crâne

Les os du crâne sont jumelés et font partie des CMO. Nous avons donc 7 vertèbres cervicales qui seront jumelés avec 7 os majeur du crâne. Il y a une certaine logique qui saute aux yeux quant à ce jumelage. Vertèbres et os du crâne sont donc jumelés ainsi sur ce tableau à lire de bas en haut :

Et enfin la Atlasetles Temporaux
Puis la Axisetles Pariétaux
Au dessus encore la 3ème Cervicaleetle Frontal
Et encore la 4ème Cervicaleetle Maxillaire supérieur
Puis au dessus encore la 5ème Cervicaleetl'Ethmoïde
Puis juste au dessus les6ème Cervicaleetle Sphénoïde
Les bases sont la 7ème Cervicaleetl'Occiput

Les os du crane présentent des motilités totalement indépendantes les unes des autres et ce dans les trois plans de l’espace.

Ils iront dans un sens lors de l’inspiration et dans l’autre sens lors de l’expiration. Nous auront donc 3 X 7 = 21 mouvements inspir et expir. soit 42 lésions possibles pour chaque type de lésion. Perte de rythme, perte d’amplitude et désynchronisation. Soit un nombre conséquent de lésions possibles qui de surcroît peuvent s’additionner…

Chaque os du crâne sera mobilisé dans les trois plans de l’espace :

Un plan de mobilité sera jumelé avec une articulaire vertébrale.

Un autre plan sera jumelé avec une articulation costo vertébrale.

Et enfin un troisième plan avec une articulation sterno costale.

Comme suit :

Os crânienVertèbre jumeléeCosto vertébraleSterno costale
Temporal
D1 - rotation inférieure / plan sagittalK1 - rotation latérale / plan horizontalK1 - rotation interne / plan frontal
PariétalD2 - rotation interne / plan frontalK2 - rotation externe / plan horizontalK2 - rotation inférieure / plan sagittal
FrontalD3 - rotation interne / plan horizontalK3 - abduction / plan frontalK3 - rotation inférieure / plan sagittal
Maxillaire supérieurD4 - rotation interne / plan horizontalK4 - rotation interne / plan frontalK4 - rotation supérieure / plan sagittal
EthmoïdeD5 - nc Voir Maxillaire inférieurK5 - nc Voir Maxillaire inférieurK5 - nc Voir Maxillaire inférieur
Sphénoïde (ailes)D6 - flexion SSB avancent
K6 - s'élèventK6 - rotation inférieure / plan sagittal
OcciputD7 - extension / plan sagittalK7 - rotation externe / plan horizontalK7 - rotation inférieure / plan frontal

Mécaniques des membres

Pour le membre supérieur

Que ce soit pour le membre supérieur ou pour le membre inférieur, les mécanismes de mobilisations sont ceux de la roue dentée qui conviennent en tout point à la fonction dont ils sont les moteurs : Le drainage, qu’il soit articulaire ou tissulaire…

ArticulationLors de l'inspir
Sterno / claviculaireLa clavicule descend.
Acromio / claviculaireLes os de l'omoplate et de la clavicule s'écartent.
OmoplateL'omoplate fait une sonnette externe.
1ère coteÉlévation
Gléno / HuméraleL'humérus fait une rotation externe.
Fibula Huméro / cubitaleLe cubitus fait une rotation interne.
Huméro-Cubito / RadialeLe radius fait une rotation externe.
Styloïdes Radio-CubitaleLe radius fait une rotation externe. Le cubitus fait une rotation interne. Les 2 os font mouvement d'ouverture.
Styloïde Radio-CubitaleLe radius descend.
Os du poignetLes os du poignet s'aplatissent, s'ouvrent.
Les MétacarpiensLes métacarpiens s'écartent.
Les DoigtsLes 1,3,5 métas et phalanges se rapprochent du thérapeute.
Les 2,4 métas et phalanges s'en éloignent

Pour le membre inférieur

 

ArticulationLors de l'inspir
12ème côteAbaissement
SacrumExtension
IliaqueAntériorisation
FémurRot Externe
Tibia sous le fémurRotation interne
Fibula par rapport au tibiaRotation Externe / Abaissement
Fibula inférieureRotation Externe / Abaissement
Péroneo tibiale / talusÉversion
Talus / CalcanéusInversion
Talus / NaviculaireÉversion
Naviculaire / cuboïdeÉversion
Cuboîde / naviculaireInversion
CunéiformesAplatissement
MétatarsiensAplatissement
Phalanges1,3 et 5 métas et phalanges s'allongent
Phalanges2 et 4 métas et phalanges s'écartent
PhalangesS'écartent latéralement