Saison 02 – Les lésions ostéopathiques
Il est peut être utopique d’imaginer un humain dont tous les muscles soient synchrones quant aux moments de leurs contractions et de leurs rythmicités, mais nous partirons de ce postulat comme référence pour établir les lois de la rythmicité et de la synchronicité de la MMP.
Les postulats :
- Tant que faire ce peut les rythmes de la MMP tenteront de synchroniser avec la respiration thoraco-diaphragmatique, tout du moins pendant les périodes de repos…
- Quand un muscle est en lésion de perte de rythme, sa rythmicité équivaudra à la moitié de la rythmicité qu’il devrait avoir s’il était sain. Ceci afin de synchroniser une fois sur deux avec la rythmicité des groupes musculaires sains.
- Quand un muscle verra sa rythmicité augmenter pour des raisons physiologiques (effort), il y aura, tout du moins en apparence, une complète dissociation entre les divers rythmes
Une désynchronisation pathologique est une désynchronisation physiologique qui persiste lorsque l’articulation revient d’une rotation extrême d’une articulation thoracique (vertèbre, côte, ou sternale) à une position médiane (neutre).
Pour rappel lors des désynchronisations physiologiques nous avons vu que l’activité des muscles est intimement liée à la respiration thoracique et diaphragmatique.
Lors de l’inspiration les racines des membres (fémur et humérus) se mettent en rotation externe et inversement lors de l’expiration.
Dans le cadre de la MMP, les désynchronisations pathologiques se caractérisent par une inversion du moment des contractions physiologiques des muscles d’un coté lorsque le sujet est revenu d’une position extrême à une position neutre.
Dans le cas d’une lésion de désynchronisation au niveau du premier arc costal
Les deux côtés seront en lésion, mais pas de façon identique.
Par commodité nous disons que la lésion se trouve du coté où les contractions de la MMP sont inversés par rapport à la normale. Mais en réalité les deux cotés sont lésionnels.
Pour le coté dit lésionnel :
Lors de l’Inspir :
Les muscles se contracteront dans le sens (temps) inverse à celui de la physiologie.
La tonicité diminuera (légère hypotonie).
Pour le coté opposé :
Les muscles se contracteront dans le sens physiologique.
La tonicité sera augmentée (légère hypertonie).
Le liquide synovial sera légèrement augmenté dans les articulations. Nous aurons par exemple un test du glaçon positif pour le genou).
Les lésions de désynchronisations nous interpellent quant au réflexe asymétrique du nourrisson…
Il pourrait bien être une forme, encore non inhibée, d’une désynchronisation physiologique du premier arc costal.
Mécanismes :
Pour une lésion de désynchronisation de la première côte (à droite) :
Le bras (droit) du coté dit lésionnel ira dans le sens de la rotation interne et sera hypotonique.
Le bras (gauche) ira dans le sens de la rotation externe (physiologique) et sera hypertonique.
Pour une lésion de désynchronisation de la douzième côte droite :
La cuisse (droite) du coté dit lésionnel ira dans le sens de la rotation interne et sera hypotonique. Lors d’une désynchronisation déjà ancienne, on retrouve toujours un test du glaçon légèrement positif au niveau de la rotule droite.
La côte sera abaissée et l’aile iliaque surélevée donnant une fausse impression de “jambe plus longue“.
La cuisse (gauche) ira dans le sens de la rotation externe (physiologique) et sera hypertonique.
Mécanisme de mise en lésion d’une articulation :
C’est lors du retour d’une rotation extrême et parce que le sujet expire lors de ce retour que la lésion de désynchronisation se produit.
Le traitement :
Amenez l’articulation en lésion en position de rotation extrême du coté lésionnel, demandez au sujet de faire une apnée inspiratoire puis ramener l’articulation (toujours en apnée) vers le centre (en position neutre).
Seules les techniques liées à la respiration thoraco-diaphragmatique peuvent corriger une lésion de désynchronisation.
Traitement du 1er arc costal
On demande au patient de tourner la tête jusqu’à enclencher le premier arc costal puis de faire une apnée Inspir, de maintenir cette apnée en ramenant la tête de la position de rotation extrême à la position neutre.
Une fois en position neutre demandez au patient de reprendre sa respiration.
Vos côtes sont à nouveau synchrones.
L’amplitude du coté traitée sera encore faible pendant encore quelques minutes le temps que les muscles s’adaptent à cette nouvelle situation.
Temps du traitement : moins de dix secondes
Les lésions de désynchronisations sont des lésions dites primaires, c’est à dire quelles n’ont pas étés induites par d’autres lésions.
Elles sont à l’origine de symptômes de tout types (contractures, congestions…)
Elles peuvent être à l’origine de lésions secondaires.
C’est la lésion Ostéopathique primaire par excellence, c’est à dire qu’aucune autre lésion ne peut l’engendrer. Alors quelle même peut participer à l’élaboration d’autres types de lésions.
Une des pathologies les plus emblématique de ce type de lésion est la plagiocéphalie du nourrisson.
Les lésions de perte de rythmes s’objectivent par le fait que la rythmicité d’un muscle sera diminuée de moitié par rapport à un muscle sain.
Elle traduira, soit une lésion articulaire (blocage articulaire), soit une lésion musculaire (spasme musculaire).
Une lésion musculaire pourra entraîner une lésion articulaire et réciproquement.
Elles signent également une augmentation de la tonicité du muscle.
Pour une lésion articulaire
Lors d’une entorse tibio-astragalienne le muscle (jumeau interne) du mollet verra sa rythmicité diminuée de moitié. L’ensemble de la chaîne musculo-articulaire verra alors sa rythmicité également divisée par deux, allant même jusqu’à donner une lésion articulaire (perte d’amplitude) au niveau de l’articulaire homolatérale entre la première et la deuxième vertèbre lombaire.
Pour une lésion articulaire
La maladie de Raynaud présente toujours (à priori) des pertes de rythmes des quatre extrémités des membres (avant-bras, mains, jambes et pieds).
Ces diverses lésions se traitent toujours de façon adaptée au patient et avec des techniques qui peuvent être différentes. Techniques qui peuvent être classique Ostéopathiquement ou novatrice Hémodynamiquement, ce que nous verront dans la saison des techniques et pratiques.
Les lésions de pertes d’amplitudes
Elle se traduisent à la palpation par une diminution de l’amplitude qu’il existe entre la contraction complète et l’état d’allongement extrême lors des contractions MMP.
Un des symptômes possibles de perte d’amplitude de la MMP sera les troubles d’insuffisances veineuses. Ceci étant du au fait que lorsqu’un muscle ne se remplit pas complètement lorsqu’il se relâche, il se remplit moins de sang. Et moins il se remplira, moins la contraction chassera le sang qu’il contient et moins il sera efficace en tant que pompe veineuse et plus il se contractera pour assumer son rôle de pompe. C’est la lésion de la crampe, le traitement d’une crampe est bien d’étirer le muscle ou bien de faire baisser sa tonicité.
Elles signent également une augmentation de la tonicité du muscle.
Ces lésions feront le lit des certaines pathologies étendues à une partie ou l’ensemble du corps comme à priori :
- Les Insuffisances Veineuses
- Les Névralgies Cervico Brachiale
- Les Fibromyalgies
- Les Syndromes ANDR
- etc
Les traitements seront vus plus loin…
Les lésions Structurelles
Elles sont caractérisées par une perte d’amplitude et de rythmicité.
Les tissus péri-articulaires vont créer des ponts chimique (cohésion tissulaire) et vont “coller“ les enveloppes articulaires entre elles. Il semblerait que ces ponts se forment aux environs de la jonction entre les tissus (capsule, synoviale) sur l’os sur lequel ils s’insèrent.
La libération, le décollement de ces tissus produirait un “crack“ bien connu et parfois mal aimé.
Les fascias sont les tissus de soutien du corps humain, ce sont notamment les enveloppes des muscles, des os et des organes. Ils ont la capacité de se raccourcir relativement rapidement et peuvent diminuer l’amplitude de fonctionnement des muscles qu’ils enveloppent. Ils pourront être associés aux lésions de perte d’amplitude.
Les techniques dites faciales ou autres permettront les rallonger permettant ainsi une restauration des amplitudes de contractions et décontractions musculaire.
Ces rétractions fasciales se retrouvent notamment dans les péri arthrites de l’épaule.