Saison 0 – Préquelle à la MMP
C’est Alain Abehsera qui le premier à fait cette trouvaille qu’est la SPOC, Hervé JULIEN qui techniquement fît le rapprochement avec la MMP… Il y a beaucoup de similitudes ce qui ne vaut pas caution pour autant. La prudence est de mise…
Ce qu’il faut savoir, c’est que les principes et les caractéristiques de la MMP ont été décrites longtemps auparavant les premières lectures concernant la SPOC.
Comme toute préquelle vous devriez avoir visité et si possible intégré les autres saisons avant de focaliser votre attention sur ces notions/propositions. Ces notions seront d’un abord plus aisé si vous avez auparavant intégré, notamment par la pratique, les postulats de la MMP.
Mais évident rien ne vous empêche d’y jeter un coup d’œil immédiatement…
L’Ostéopathie fait face aujourd’hui à plusieurs dilemmes :
- Trouver une juste place au sein des professions de Santé, alors qu’elle ne’a pas encore fait la démonstration scientifique de son efficacité. La très large adhésion des patients lui apporte toutefois une caution statistique.
- Rester fidèle à certaines des théories de ces pères fondateurs qui sont insoutenables scientifiquement.
Pourquoi avons-nous appelé notre Ostéopathie « Ostéopathie Hémodynamique » ?
Nous avons réinvesti certaines théories concernant la physiologie de la mécanique du corps humain, nous avons remis à plat les postulats concernant cette mécanique avec notamment ce que l’Ostéopathe à de plus précieux, sa main.
Les deux grands hiatus qui ont donnés naissance à l’Ostéopathie Hémodynamique sont :
- Les théories sur le fonctionnement du système « crânio sacré », du mouvement des fascias ainsi que de leur moteur appelé « Mécanisme Respiratoire Primaire » ou MRP qui existe à travers le ressenti de la main de l’Ostéopathe.
- Les théories médicales classiques concernant les mécanismes permettant au sang de remonter dans les veines dont les démonstrations nous semblent incertaines.
Cette réflexion étayée par la palpation et les résultats cliniques a donné naissance à un nouveau concept permettant de répondre à la fois au pourquoi et au comment de ces mouvements parfaitement perceptibles par des dizaines de milliers de thérapeutes dans le monde. Il permet d’expliquer d’où provient cette énergie qui manque tant aux explications, classiquement admise, concernant le retour veineux.
Nous en déduisons un moteur, parfaitement perceptible, apportant des explications tangibles aux questions sus mentionnées. Il s’agit de la « Motilité Musculaire Permanente » ou MMP.
La Motilité Musculaire Permanente est la contraction rythmée des muscles lorsque ceux-ci ne sont pas actifs dynamiquement.
Lorsqu’un muscle se met au repos sans aucune contraction dynamique, celui-ci commence à se contracter et se relâcher périodiquement de façon subtile. Ces contractions auront pour effet de chasser le sang contenu dans les veinules du muscle dans les veines et ainsi d’assumer le rôle de moteur de la circulation veineuse. Mais ces contractions auront également pour effet de mobiliser l’ensemble des articulations du corps, crâne compris afin de drainer celles-ci. Nous avons appelé ce phénomène “le Drainage Articulaire Permanent ou DAP“.
La MMP est agissante également lors des contractions statiques. Lorsqu’un sujet est debout les muscles de ses membres inférieurs seront contractés pour le maintenir en position érigé, mais au sein du même muscle d’autres types de fibres musculaires vont se contracter et se relâcher périodiquement afin d’assumer le remplissage et la vidange du muscle de façon permanente. Ce que nous sentons parfaitement.
Cette Ostéopathie est dite hémodynamique parce que l’acteur moteur sur lequel nous agissons principalement (le muscle) est à l’origine du déplacement du plus grand volume sanguin présent dans le corps, au sein du système du retour veineux.
Mais à nouveau 2 questions s’invitent à notre réflexion :
- Chez un tétraplégique ou en cas de section complète de plexus brachial la MMP est toujours perceptible. Qu’elle est donc l’activité sous-jacente qui induit cette motilité (la MMP) .
- La physiologie de la MMP que nous décrivons devrait induire un écoulement rythmique dans les veines, ce qu’elle ne propose pas. D’où peut donc provenir qu’à la sortie des muscles le sang veineux soit caractérisé par un mouvement tout à fait linéaire ?
C’est l’objet de l’épisode suivant que de faire une proposition, non dénuée de tangibilité, mais dépourvue pour l’instant de caution scientifique quant au rapprochement SPOC / MMP…
Nous vous livrons dans cet épisode les données quasiment brutes et concises que nous avons pu relever dans diverses publications scientifiques concernant la SPOC…
Vous trouverez une bibliographie en dernière page…
Il s’agit de glissements (contractions/décontractions) des filaments d’Actine et de Myosine) quasi permanents au sein du sarcomère.
La contraction oscillatoire spontanée (SPOC) décrit des cycles rythmiques réguliers d’allongements rapides (relaxation) et de raccourcissements lents (contraction) qui peuvent être induits dans les sarcomères des muscles striés, c’est-à-dire les muscles cardiaques et squelettiques.
James Erle Wolfe, Shin’ichi Ishiwata, Filip Braet, Renee Whan, Yingying Su, Sean Lal, et Cristobal G. dos Remedios
SPontaneous Oscillatory Contraction (SPOC): auto-oscillations observed in striated muscle at partial activation.
Caractéristiques de la SPOC :
SPontaneous Oscillatory Contraction (SPOC): auto-oscillations observed in striated muscle at partial activation James Erle Wolfe, Shin’ichi Ishiwata, Filip Braet, Renee Whan, Yingying Su, Sean Lal, et Cristobal G. dos Remedios.
- Le terme “SPOC“ a été utilisé pour la première fois par Okamura et Ishiwata (1988), qui ont observé des oscillations spontanées et régulières dans les myofibrilles squelettiques cutanées induites en présence de concentrations élevées d’ADP et d’IP, ainsi que d’ATP, et en l’absence de Ca2+ libre (voir aussi Ishiwata et al. 1987). Cette forme de SPOC, appelée ADP-SPOC, est observée quel que soit le type de muscle.
Les rythmes de la SPOC :
La SPOC se manifeste In Vitro entre des périodes de contraction et de relâchement du muscle.
Dans la publication « SPontaneous Oscillatory Contraction (SPOC): auto-oscillations observed in striated muscle at partial activation » nous pouvons voir les conditions dans lesquelles se manifestent ces trois états principaux en fonction de la présence ou non de MgADP (activateur) ou de Phosphate Inorganique PI (Inhibiteur), (la SPOC n’est pas le résultat de la fluctuation des niveaux de Ca2+) :
1 – L’état de repos
2 – L’état de contraction oscillatoires spontané qui se présente lui même sous trois grands aspects :
- La Ca-SPOC
La Ca-SPOC n’a pas été observé dans les muscles squelettiques de type rapide mais a été observé dans les muscles squelettiques de type lent (lwazumi et Pollack, 1981 ; Stephenson et Williams, 1981, 1982) et les muscles cardiaques (Fabiato et Fabiato, 1978 ; Sweitzer et Moss, 1990 ; Linke et al., 1993).
Elle se caractérise par une courte période de SPOC, où chaque sarcomère répète rapidement les phases d’allongement rapide et de raccourcissement lent et lors de concentrations submicromolaires de Ca2+ libre (Ca-SPOC).
- L’ADP-SPOC lent
L’ADP-SPOC est induite dans des conditions d’activation partielle des sarcomères résultant de l’addition d’ADP et PI exogènes en présence d’ATP et de l’absence de Ca2+
- L’ADP-SPOC rapide
Idem ADP-SPOC lent
Dans les fibres rapides, la SPOC a été observée dans une gamme très étroite de niveaux de calcium (5), avec des périodes de 1 à 2 secondes.
3 – L’état de contraction lié à une stimulation
Ces états vont déterminer différents rythmes (oscillatoires ou non) au niveau musculaire.
- L’état de repos
Il n’y a pas de contraction, rythme 0 cycle / mn
- Le Ca-SPOC
Fibre musculaires lentes, rythme aux alentours de 6 cycles / mn
- L’ADP-SPOC lent
Fibres musculaires lentes, rythme aux alentours de 15 cycles / mn
- L’ADP-SPOC rapide
Fibres musculaires rapides, rythme aux alentours de 30 cycles / mn
- Contraction musculaire
Non cyclique
Nous nous retrouvons donc face à 5 états du muscle possibles
- L’état de repos du muscle qui vient juste de cesser une activité. Cet état “transitoire” va être remplacé par l’un des états suivants :
- Le CA-SPOC lent, 6 cycles/mn
- L’ADP-SPOC lent, 15 cycles/mn
- L’ADP-SPOC rapide 30 cycles/mn
- L’état de contraction stimulée
In Vivo et dans le cadre de la MMP, nous pourrions imaginer
- Le muscle vient juste de cesser une activité volontaire
- La MMP a pris le relais et l’état du muscle est lésionnel
- La MMP a pris le relais et l’état du muscle est sain
- La MMP a pris le relais mais le muscle rééquilibre son métabolisme de base post effort, (oxygène, ATP) etc.
- Le muscle est contracté volontairement.
Au niveau des sarcomères :
SPontaneous Oscillatory Contraction (SPOC): auto-oscillations observed in striated muscle at partial activation
James Erle Wolfe, Shin’ichi Ishiwata, Filip Braet, Renee Whan, Yingying Su, Sean Lal, et Cristobal G. dos Remedios
La SPOC a une forme d’onde caractéristique de l’allongement et du raccourcissement dite en “dent de scie“.
L’amplitude de l’oscillation a atteint 15% de la longueur du sarcomère (Ishiwata et al. 1987).
La phase de relâchement dure le 20ème de la phase de contraction, elle se produit par l’écartement des crosses de Myosine séparées alors des filaments d’Actine.
Dans les muscles squelettiques, la SPOC n’est observée que dans une gamme de longueurs de sarcomères où les filaments épais et minces ne se chevauchent pas complètement.
La tension isométrique induite par l’ADP a atteint près de 90% de celle induite par l’activation complète du Ca2+.
La SPOC présente donc une activité relativement puissante.
Sa caractéristique en “dent de scie“ pourrait tout à fait répondre à la question de la linéarité du flux sanguin dans les veines. 1/20ème du temps de relâchement pour 19/20ème temps de contraction…
SPOC : Activité par demi-sarcomères :
Okamura et Ishiwata (1988) ont noté un allongement asymétrique dans le demi-sarcomère, c’est-à-dire que l’allongement du sarcomère à l’interface entre la contraction et la relaxation s’est d’abord produit dans une bande I d’un côté d’une bande A, puis de l’autre.
SPontaneous Oscillatory Contraction (SPOC): auto-oscillations observed in striated muscle at partial activation
James Erle Wolfe, Shin’ichi Ishiwata, Filip Braet, Renee Whan, Yingying Su, Sean Lal, et Cristobal G. dos Remedios
Ishiwata et al (1991) ont développé une vue de la relation longueur-tension d’un demi-sarcomère pendant le SPOC (voir Fig. ci dessus). Cette figure montre que lorsque le demi-sarcomère B1 connaît un allongement rapide, la vague SPOC arrive, ce qui fait que le demi-sarcomère B2 adjacent (qui est en train de raccourcir) connaît un relâchement rapide.
Le demi-sarcomère B1 rétablit ensuite la tension, ce qui fait que le sarcomère B2 s’allonge sous l’effet de la nouvelle contrainte imposée. Ce processus se poursuit à des demi-sarcomères successifs le long de la myofibrille, générant l’onde SPOC.
La vague SPOC concerne le sarcomère. Chaque sarcomère se contractera indépendamment (à priori) des autres.
L’onde SPOC concerne la myofibrille. Tous les sarcomes se contracteront ensemble.
Études de synchronicité de la SPOC dans les conditions :
- Isométriques
- Auxotoniques
- Isotoniques
- La SPOC Isométrique
La SPOC isométrique a été observée dans des expériences où les deux extrémités des myofibrilles étaient attachées à une surface de verre (Okamura et Ishiwata, 1988). L’onde en dents de scie a été observée dans l’oscillation de la longueur de chaque sarcomère, mais l’oscillation était asynchrone ou localement métachrone ; c’est-à-dire que la phase de relâchement du sarcomère ne se propageait que localement, s’étendant tout au plus sur plusieurs sarcomères. Ainsi, dans le SPOC isométrique, l’oscillation d’une partie de la myofibrille ne semble pas être liée à celle des autres parties.
La SPOC isométrique induit un état asynchrone
C’est la SPOC Asynchrone
La phase de relâchement du sarcomère ne se propageait que localement, s’étendant tout au plus sur quelques sarcomères
- La SPOC Auxotonique
Définition de la contraction auxotonique :
( auxo : augmentation ; tonique : tension ) Lors du changement continu de l’angle articulaire et de la vitesse du mouvement en travail musculaire dynamique le muscle se contracte soit en augmentant soit en diminuant la tension. L’engagement ou le désengagement des unités motrices fait en sorte que le muscle s’adapte aux exigences de la tension exigences qui varient continuellement .
Le muscle en se contractant, se raccourcit contre une charge croissante.
SPontaneous Oscillatory Contraction (SPOC): auto-oscillations observed in striated muscle at partial activation
James Erle Wolfe et al.
Dans ces expériences isométriques on ne peut ni mesurer la tension développée ni contrôler la charge externe, on ne peut pas évaluer les relations possibles entre les changements de tension et l’oscillation de la longueur du sarcomère.
Il a donc été développé un système d’analyse par microscopie pour mesurer la tension et la longueur du sarcomère pendant la SPOC dans des conditions auxotoniques (Anazawa et al., 1992). En utilisant ce système, nous avons trouvé l’état organisé de SPOC dans lequel l’oscillation du sarcomère n’était pas synchrone mais dans lequel l’oscillation de chaque sarcomère était métamorphosée par rapport à celle des autres.
C’est la SPOC Métachronique (métamorphique).
Observation de vagues de SPOC qui se sont propagées régulièrement et de façon répétée sur plus de dix sarcomères.
Anazawa et al (1992) ont étudié l’apparition de SPOC sous des charges croissantes et décroissantes réversiblement en étirant le myofibrille. Bien que la configuration de l’onde SPOC soit demeurée inchangée pendant toute la durée de l’onde, la tension, la période et l’amplitude de l’oscillation augmentaient avec la charge. Ainsi, le SPOC peut être induit sous une charge accrue (c’est-à-dire une activation d’étirement). Cela peut s’expliquer par une activité accrue de l’ATPase résultant d’une contrainte mécanique accrue imposée aux ponts transversaux et/ou aux filaments minces (Anazawa et al. 1992 ; Shimizu et al. 1992).
- La SPOC isotonique
Yasuda et al (1996) ont observé avec succès SPOC dans des conditions isotoniques, où les sarcomères se sont contractés et se sont détendus en synchronie. Ce comportement hautement synchrone soutenait l’idée qu’il existait un mécanisme de communication entre les sarcomères adjacents.
C’est la SPOC Synchrone
Les sarcomères se sont contractés et se sont détendus de façon synchrone.
Lorsque la charge externe était inférieure à 1,5 X lW N/m2 (c’est-à-dire lorsque la longueur moyenne du sarcomère était inférieure à 2 p.m), la SPOC synchrone n’était pas observé et chaque sarcomère oscillait indépendamment des autres.
Conclusion sur la synchronicité de la SPOC.
La SPOC métamorphique observé dans des conditions auxotoniques pourrait être considéré comme un état intermédiaire entre le SPOC asynchrone dans des conditions isométriques et le SPOC synchrone dans des conditions isotoniques.
Le changement de la charge externe pendant le SPOC peut causer le déclin de la synchronisation de l’oscillation de synchrone à métachrone et à asynchrone SPOC.
K Yasuda, Y Shindo, and S Ishiwata
Réponses des sarcomères à l’étirement :
Lors de l’étirement des myofibrilles nous trouvons deux types de réponses des sarcomères :
Soit ils s’allongent considérablement avant de se raccourcir progressivement.
Les sarcomères Cédants ‘Yielding’ se produisaient en grappes le long de la myofibrille.
Soit ils “résistent” (seulement légèrement allongés puis maintiennent une longueur constante, présentant une forme d’onde rectangulaire).
Les sarcomères Résistants
La SPOC désorganisée (orientation de l’onde SPOC) :
L’onde SPOC dans les conditions auxotoniques est orienté d’un point fixe, la ligne Z et M du sarcomère vers l’élément mobile (l’aiguille flexible lors des expérimentation)
Si la tension au niveau de la ligne Z tombe à 0 le déplacement de l’onde pourra s’inverser. Elle ira du point mobile vers le point fixe…
Historique de la SPOC
Fabiato et Fabiato 1978 :
Mise en évidence de la SPOC par au niveau des fibres musculaires striées cardiaques.
Stephenson et Williams 1981 :
Mise en évidence de la Ca-SPOC, l’activation partielle à l’aide de Ca2+ libre submicromolaire a provoqué des oscillations dans la tension myocytaire
Iwazumi et Pollack 1981 :
Mise en évidence de variation de la longueur du sarcomère
Stephenson et Williams 1982 :
Mise en évidence de ce type d’oscillation (Ca-SPOC), dans les fibres musculaires des muscles squelettiques de type lent
Okamura et Ishiwata 1988 :
Mise en évidence d’un allongement asymétrique dans le demi-sarcomère
Sweitzer et Moss 1990 ; Linke et al. 1993 :
Mise en évidence de ce type d’oscillation au niveau des fibres musculaires cardiaques de type rapide
Shimamoto et al. 2008 :
Mise en évidence de ce type d’oscillation au niveau des muscles squelettiques de type rapide
Dans l’épisode suivant S00E02 nous ferons une tentative de rapprochement entre cette SPOC, la MMP et le Tonus Musculaire
Dans cet épisode nous allons comparer les caractéristiques de la SPOC (in Vitro) et de la MMP (in Vivo) décrite en ostéopathie tout en faisant un rapprochement avec celles des notion acquises concernant le Tonus Musculaire.
Nous proposerons plusieurs exercices de palpation, permettant aux expérimentateurs ayant une main avertie (ou autre), de juger de la pertinence de nos propos.
Définitions :
La SPOC :
La contraction oscillatoire spontanée (SPOC) décrit des cycles rythmiques réguliers d’allongement rapide (relaxation) et de raccourcissement lent (contraction) qui peuvent être induits dans les sarcomères des muscles striés, c’est-à-dire les muscles cardiaques et squelettiques.
La MMP :
La Motilité Musculaire permanente (MMP) est l’activité caractérisée par la contraction et la décontraction des muscles squelettiques lorsqu’ils ne sont pas en mouvement (même en dormant).
Le Tonus Musculaire :
Classiquement le tonus musculaire est défini comme la résistance d’un segment articulaire à la mobilisation. Il a été subdivisé en tonus de repos et en tonus postural. Nous ne tiendrons pas compte ici des données de visco-élasticité du tonus musculaire pour nous focaliser sur les données neurologiques qui le caractérisent.
La rythmicité :
La SPOC :
1 – L’état de repos
Il n’y a pas de contraction, rythme 0 cycle/mn
2 – Le Ca-SPOC
Fibre musculaires lentes, rythme aux alentours de 6 cycles/mn
3 – L’ADP-SPOC lent
Fibres musculaires lentes, rythme aux alentours de 15 cycles/mn
4 – L’ADP-SPOC rapide
Fibres musculaires rapides, rythme aux alentours de 30 cycles/mn
5 – Contraction musculaire
Cyclique
La MMP :
1 – L’état de repos
Il n’y a pas de contraction, rythme 0 cycle/mn
2 – Muscle en lésion de perte de rythme
Fibre musculaires lentes, rythme de 4 à 6 cycles/mn
3 – Muscle sain au repos
Fibres musculaires lentes, rythme aux alentours de 8 à 12 cycles/mn
4 – Muscle pendant l’effort ou en période de récupération
Fibres musculaires rapides, rythme aux alentours de 30 cycles/mn
5 – Contraction musculaire volontaire
Difficilement palpable
Le Tonus Musculaire :
1 – Tonus Postural
1ère expérience
Concernant le tonus postural.
Tenez vous debout, face à une table en notant la distance entre votre main et le bord de la table.
Au bout de quelques secondes, vous sentirez votre corps osciller
Comptez alors ces oscillations à l’aide d’un chronomètre, vous devriez trouver un rythme d’environ 8 cycles par minute.
Ce rythme du tonus postural correspond parfaitement à celui de la MMP non pathologique.
Les rythmes de votre corps font que celui-ci oscille d’avant en arrière de façon permanente…
La première caractéristique du tonus postural est d’être rythmique.
2 – Tonus Postural & Tonus de Repos
2ème expérience
Concernant le tonus postural et la MMP
Installez un patient debout, dos à une table.
En vous agenouillant, palpez, avec vos deux mains les deux chefs médial et latéral des gastrocnémiens d’une même jambe. Vous sentirez une motilité ascendante et descendante alternée de ces deux muscles (pendant qu’une main semble s’élever, l‘autre semble s’abaisser). Vous sentez alors la motilité et la rythmicité du tonus postural des deux chefs médial et latéral des gastrocnémiens d’un sujet debout.
Une deuxième caractéristique perçue est la notion d’alternance musculaire décrite dans les caractéristiques de la MMP.
3ème expérience
En gardant le soigneusement le contact avec les chefs médial et latéral des gastrocnémiens d’une jambe et sans perdre sous vos mains leur rythmicité, demandez au sujet de lentement prendre appui sur la table, de laisser doucement les jambes s’élever pendant qu’il s’allonge sur celle ci. Vous devez sentir les rythmes des gastrocnémiens médial et latéral de la position debout à la position coucher sans les perdre à aucun moment. En position couchée c’est bien le rythme de la MMP ou le tonus de repos que vous percevez.
Progressivement le sujet prend appui puis s’allonge lentement sur la table
Nous avons d’abord focalisé notre attention sur le tonus postural quand le sujet était debout, puis une fois le sujet allongé nous ne percevons plus que le tonus de repos. Mais si notre palpation est juste, nous percevons de la station debout à la station couché la rythmicité qui aura toujours été permanente…
Nous pouvons en déduire que le rythme du tonus postural et du tonus de repos se manifestent par les mêmes contractions cycliques qui sont celles de la MMP…
Une troisième caractéristique : Le tonus postural et le tonus de repos sont l’expression d’une même activité.
Tableau comparatif des rythmicités entre SPOC, MMP et Tonus Musculaire
Rythmicité |
SPOC | MMP | Tonus Musculaire |
---|---|---|---|
0 Cycles/mn | L’état de repos 0 | Période de remplissage en sang ou après un mise en tension locale 0 cycle/mn | Classiquement Non défini |
4 à 6 Cycles/mn | Ca-SPOC 6 | Muscle en lésion 4-6 cycles/mn | Classiquement Non défini |
8 à 15 Cycles/mn | ADP-SPOC lent 15 | Muscle sain 8-12 cycles/mn | Classiquement Non défini |
20 à 30 Cycles/mn | ADP-SPOC rapide 20-30 | Pendant l’effort et période de récupération après l’effort 20-30 cycles/mn | Classiquement Non défini |
Contraction volontaire
Pas de cycle |
Contraction musculaire | Contraction musculaire | Classiquement Non défini |
La forme de l’onde :
- La SPOC :
La contraction oscillatoire spontanée (SPOC) décrit des cycles rythmiques réguliers d’allongement rapide (relaxation) et de raccourcissement lent (contraction) qui peuvent être induits dans les sarcomères des muscles striés. c’est-à-dire les muscles cardiaques et squelettiques.
La période ADP-SPOC est environ 20 fois plus longue que la période de repos
- La MMP :
4ème expérience
Le patient est en décubitus dorsal
Le thérapeute se place perpendiculairement au patient, la main céphalique posée sur la cuisse au-dessus du genou, la main caudale sous l’interligne tibio-fémoral
Le thérapeute ressent trois mouvements de rotations internes puis trois mouvements de rotations externes (ou inversement) du fémur sur le tibia et du tibia sous le fémur et ce indéfiniment. Ces trois mouvements ce caractérisent par des phases de contractions lentes et des phases de relâchement très rapides…
La commande motrice :
La SPOC :
In vitro, pas de commande du système Neural.
La MMP :
La MMP est toujours active, que ce soit chez un sujet sain, en cas de rupture de moelle, ou encore lors de rupture complète de plexus nerveux.
Par contre il n’y a plus de contrôle neural supérieur en cas de rupture de plexus contrairement au sujet sain ou tétraplégique.
La commande motrice est donc mixte : biochimique et neurologique.
Le Tonus Musculaire :
Il n’existe pas de potentiels d’action parcourant les fibres 1a en l’absence de contraction musculaire. Le tonus de base semble bien autonome, mais est également contrôlé par les centres supérieurs.
Il s’agit d’un système mixte.
Ce premier tableau comparatif met en évidence les relations entre ces trois descriptions qui semblent bien être celle d’une même activité.
Concernant les rythmes, nous retrouvons de réelles concordances entre SPOC, MMP et Tonus Musculaire (hormis la rythmicité du tonus musculaire qui n’a jamais fait l’objet de recherche). L’ensemble de ces descriptions semblent bien appartenir au même puzzle dans lequel elles semblent bien s’intriquer parfaitement…
Nous retrouvons un même système fonctionnant de façon parfaitement autonome (pas de trace à l’EMG) qui toutefois peut être contrôlé et influencé par des boucles neurologiques courtes ou longues (sauf pour la SPOC mise en évidence in vitro).